Législatives 2021 : c’est demain que le peuple décidera
L’enjeu est tout simplement existentiel ! Si, au 1er novembre de l’année écoulée, les Algériens ont eu à se prononcer sur une révision salutaire de la Constitution qui a consacré plus de liberté et de transparence dans la vie de la société, cette fois, il s’agit de mettre en œuvre l’un des contenus les plus représentatifs de la nouvelle donne constitutionnelle du pays.
Décriée par la majorité des citoyens, qualifiée de budgétivore par tous, de tremplin pour les arrivistes par les jeunes qui en étaient exclus de facto, l’Assemblée Populaire Nationale, en tant qu’institution populaire, doit se refaire une virginité. Un avant-gout nous a déjà été donné lors du dépôt des candidatures lorsque des partis qui avaient la mainmise sur toutes les élections passées ont vu nombre des dossiers de leurs candidats rejetés pour des raisons valables et ne souffrant d’aucune illégalité.
Ensuite, lors du déroulement de la campagne électorale qui, même s’il y a eu des couacs de la part de certains candidats qui sont passés à travers le filet, s’est distinguée par une absence totale de l’argent, sale ou non, qui était le critère premier lors des précédentes campagnes.
Il n’y a pas eu, en effet, d’informations concernant des candidats qui achetaient les voix par la remise d’argent à de pauvres bougres qui en avaient trop besoin pour refuser, ni l’organisation, comme par le passé, de véritables festivités culinaires en utilisant l’argent du contribuable. Non, rien de cela n’a été rapporté ni par des témoignages de citoyens, ni par d’autres canaux.
Aujourd’hui, vendredi 11 juin 2021 est la veille de ce tournant décisif attendu par l’ensemble de la société algérienne, avec plein d’espoirs pour un avenir meilleur, pour une gestion meilleure de la chose publique, pour une représentativité exemplaire dénuée de clientélisme et de langue de bois. Les algériens voudraient une assemblée qui sache faire la part des choses, qui soit composée de jeunes et de moins jeunes (c’est une nécessité absolue), intègres, instruits, aux compétences avérées, qui mettent l’intérêt supérieur de l’Etat au-dessus de toute autre considération.
La tâche n’est pas aisée, elle est plutôt ardue, surtout qu’il faut commencer par regagner la confiance des algériens, devenus révulsifs devant tous les dépassements et la gabegie des années passées.
L’APN doit se refaire, se revoir, s’embellir, se nettoyer et mettre ses plus beaux atours, comme une mariée le jour de ses noces. Les Algériens n’ont pas besoin de fard ni de mensonge, ils attendent de la sincérité, du savoir et, surtout de l’intégrité, morale, intellectuelle, comportementale.
Les Algériens ne veulent plus avoir honte de leurs représentants qui ne connaissent pas les missions qui leur sont dévolues, ou qui passent outre, en voulant plaire au gouvernement pour obtenir des avantages indus, lésant autant l’intérêt de la Nation que celui de l’ensemble de leurs mandants.
Ce que nous avons vu lors de la campagne nous renseigne sur l’image négative qu’ont les algériens de cette assemblée qui devrait plutôt être la leur, les représenter et veiller à leurs intérêts. Les meetings annulés par manque de « peuple »sont là pour nous rappeler la difficulté du rachat de la confiance des citoyens, l’indigence de certains discours nous font peur parfois et le dédain de nombreux algériens pour la chose politique et pour cette assemblée est là, indiquant à ceux qui seront élus la voie à suivre.
Aujourd’hui, l’émotion est à son comble dans tous les états-majors des partis politiques ou des listes indépendantes, l’attente est longue et le stress insupportable. La journée de demain sera décisive pour la société algérienne, elle ne doit pas la manquer ni s’en désintéresser.
Les ennemis de notre peuple sont nombreux, à l’affut, sans pitié et ne reculeront devant rien. Tout le monde est concerné, nous devons bien choisir, ne pas nous tromper, séparer le bon grain de l’ivraie et faire confiance à nos forces vives, à ceux qui nous mèneront vers la sortie de toutes les crises.
Ceux qui seront élus doivent toujours à l’esprit qu’ils l’ont été pour leurs compétences, pour leur amour de la patrie, pour leurs promesses aussi et surtout, alors, ils ne doivent pas se renier ni renier leurs paroles.
Œuvrer pour le bonheur de l’Algérie, être complémentaire avec le pouvoir exécutif sans courber l’échine ni rechercher des avantages au détriment de l’Algérie, chercher à mener à bien toutes les réformes des anciens régimes pour une Algérie Nouvelle réellement, regagner la confiance de tous les algériens en faisant preuve de sincérité, d’abnégation, de courage, d’initiatives, sont les tâches très difficiles qui attendent les futurs élus.
Que celui qui s’estime incapable de prendre part à une reconstruction de l’édifice Algérie se retire dès maintenant, car, après, il n’aura pas le droit de dire ‘je ne peux pas’ ou ‘je ne sais pas’ !
Mais nous sommes sûrs que la grande majorité de ceux qui se sont portés candidats et qui seront élus sauront remettre les pendules de l’APN à l’heure et lui faire jouer son rôle dans la dignité, dans la sincérité, dans la compétence et dans l’engagement qui doivent la guider.
D’ailleurs, le Président Abdelmadjid Tebboune a rassuré hier les Algériens, lors de sa visite au siège de l’ANIE, sur la régularité et la transparence de ces élections. « Le système des quotas est banni à jamais, ces élections seront transparentes et régulières et reflèteront fidèlement la volonté populaire », a-t-il affirmé.
Tahar Mansour