Législatives: Le volet environnement timidement évoqué
Les questions liées à l’environnement ont eu peu d’intérêt dans les programmes électoraux des partis politiques et des listes indépendantes en lice pour les Législatives du 12 juin, en dépit de leur importance, notamment en ce qui concerne la pollution et les changements climatiques.
De la lecture de ces programmes, il en ressort que les différentes formations politiques n’accordent aucun intérêt aux enjeux environnementaux bien que l’Algérie compte parmi les pays les plus exposés aux effets du changement climatique, en particulier les catastrophes naturelles et la diminution des ressources en eau.
A l’exception de certains aspects relatifs au développement des énergies renouvelables, les programmes des partis politiques et des listes indépendantes n’ont pas proposé des solutions concrètes à même de répondre à plusieurs préoccupations soulevées en Algérie, à l’instar de la gestion des déchets ménagers et industriels, la désertification et la pollutions des eaux souterraines et de la mer.
Ces formations politiques se sont contentées d’utiliser des concepts généraux appelant à la «protection de l’environnement». Parmi les programmes ayant évoqué le thème de l’environnement celui du parti du Front de libération nationale (FLN) qui a mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer «à la création d’un environnement sain dans le cadre du développement durable.
De son côté, le mouvement El Bina a souligné la nécessité de s’intéresser à l’économie circulaire en relançant l’industrie de recyclage vu ses avantages sur l’emploi, le développement durable et les matières premières pour le secteur industriel».
Pour cette formation politique l’énergie solaire est un support stratégique pour le développement économique», soulignant que l’exploitation de cette caractéristique par l’Algérie dans le domaine des énergies renouvelables contribuera à la concrétisation des objectifs du développement durable et des orientations environnementales mondiales pour la réalisation d’une économie sans charbon.
Pour sa part, le parti du Rassemblement national démocratique (RND) s’est engagé dans son programme électoral, concernant la sécurité énergétique, à restructurer les entreprises pétrolières et gazières conformément aux normes internationales.
De son côté, le parti de Tajamoue Amel El-Jazaïr (TAJ), s’est engagé à promouvoir la culture de l’environnement dans le cadre du développement durable, maitriser la gestion des déchets et encourager les investissements en la matière en sus d’appuyer les mesures institutionnelles pour la protection de l’environnement contre toute forme de pollution.
Pour sa part, la liste indépendante «Tadamoune Echaabi» (Alger) a appelé à l’impératif de trouver des solutions rapides et radicales pour le problème des déchets, soulignant l’importance de la sensibilisation via des activités écologiques associant les organisations des Scouts et la société civile.
Dans une déclaration à l’APS, l’écologiste Ahmed Malha a indiqué que les partis politiques avaient évoqué «superficiellement» le volet environnement malgré son importance, tandis que l’agriculture a été abondamment abordée eu égard à son lien direct avec la sécurité alimentaire.
L’expert, également président d’une association de bénévolat, a relevé que les partis «ont négligé cette dimension stratégique en dépit de son rôle dans la réalisation du développement durable ».
Pour M. Ferhat Bouzenoune, président de l’Association nationale scientifique des jeunes «Iktichaf ettabiaa», la majorité des candidats ont négligé la question de l’environnement dans leurs programmes électoraux.
«Il fallait que ces candidats fassent de cette échéance une opportunité pour souligner l’importance de la préservation de l’environnement et de la valorisation des déchets ménagers et solides étant une source de richesse et d’emploi, dans le but de développer l’économie verte en coordination avec la société civile», a-t-il soutenu.
R.N.