L’enquête de CNN prouve qu’il ne s’agit ni d’une erreur ni d’un hasard
L’armée sioniste a délibérément visé Shireen Abou Akleh
Hayet Youba
La chaîne américaine CNN a affirmé ce mercredi, que la journaliste palestinienne, Shireen Abou Ak
La chaîne de télévision américaine qui a annoncé avoir réuni de nouvelles preuves accablant l’armée et le gouvernement sioniste, affirme, à partir de l’analyse de deux vidéos de la scène et d’une analyse audio ainsi que l’expertise d’un professionnel des armes explosives que « la journaliste a été tuée dans une attaque ciblée menée par l’armée israélienne ».Les vidéos, consultées par CNN, montrent quatre journalistes – Shireen Abou Akleh, Shatha H
Tous portaient un gilet pare-balles estampillé « presse ». Sur les vidéos, l’ambiance est calme, et aucun coup de feu ne se fait entendre avant ceux qui ont touché la journaliste. Salim Awad, un résident du camp de réfugiés qui était près des reporters ce matin-là, est l’auteur d’une vidéo de seize minutes montrant que les rues étaient tranquilles.
Il a également affirmé qu’il n’y avait pas de Palestiniens armés ni d’affrontements en cours près des journalistes. Dans la vidéo filmée par M. Awad, on aperçoit au loin des véhicules militaires, avec une vue dégagée sur la position du groupe de journalistes. « Nous avons vu quatre ou cinq véhicules militaires dans cette rue, avec des fusils qui en sortaient, et l’un d’entre eux a tiré sur Shireen », affirme le jeune habitant.
D’autres vidéos, étudiées par CNN, montrent ces mêmes véhicules sous différents angles. Ces preuves visuelles incluent les images d’une caméra embarquée sur le torse d’un militaire sioniste. On y voit distinctement cinq véhicules militaires garés les uns derrière les autres dans la même rue que celle où la journaliste s’est fait tuer, juste au sud de sa position.
CNN a demandé à Robert Maher, professeur et expert judiciaire en analyse audio, d’estimer, à partir des images enregistrées par le caméraman d’Al-Jazira – qui a filmé toute la scène à l’exception du moment où la balle touche la journaliste –, la distance entre lui et le tireur.
Dans la vidéo, le premier son, provenant de l’onde de choc au départ de la balle, est suivi, 309 millisecondes plus tard, par un « bang », quand la balle atteint sa cible. « Cela correspond à une distance qui peut varier entre 177 et 197 mètres », selon M. Maher, soit presque exactement l’éloignement entre le groupe et les véhicules de l’armée.
L’équipe de CNN a géolocalisé la position des forces sionistes, laquelle a été confirmée par le rapport de l’enquête préliminaire de l’armée sioniste. Une dernière information révélée par CNN tient de l’étude des impacts que les balles tirées vers le groupe de reporters ont laissés sur le tronc d’un arbre, au pied duquel la journaliste se tenait.
Chris Cobb-Smith, consultant sécurité, vétéran de l’armée britannique et expert en armes explosives, assure que Shireen Abou Akleh a été tuée lors d’une série de tirs distincts, pas par une rafale automatique. « Le nombre d’impacts de balle sur le tronc de l’arbre […] prouve que ce n’était pas un tir au hasard, elle était visée », affirme M. Cobb-Smith à CNN.
A une distance d’environ 200 mètres, il n’y avait « aucune chance », selon lui, pour qu’une rafale au hasard se traduise par trois ou quatre tirs atteignant une même cible étroite, comme le tronc d’un arbre.
H.Y.