« LES INTENTIONS AVOUEES DE LA BANQUE MONDIALE »
-AU CENTRE D’UN GLISSEMENT SYSTEMIQUE-
(*) Dr Boudjemâa HAICHOUR
Le Président Abdelmadjid Tebboune vient de signer la Loi des Finances pour l’année 2022 après son adoption par les deux chambres du Parlement en présence des membres du Gouvernement, des Présidents du Conseil de la Nation, de l’APN et du Fariq le Général de Corps d’Armée.
Cette signature intervient à un moment où une controverse médiatique a remis un débat sur le contenu du rapport de la Banque mondiale sur la situation économique de l’Algérie et l’indice de développement humain qui accuse l’Algérie d’absence de mise en œuvre effective des réformes structurelles qui rend l’économie algérienne vulnérable où elle serait même exposée à des risques récurrents de catastrophes majeures.
Dans la discipline et l’interaction des événements et des idées, le rapport rédigé par le Groupe de la Banque mondiale sur l’Algérie semble formuler une situation économique fondée sur des aléas peu orthodoxes à laquelle nous a habituée cette institution onusienne. La Banque mondiale qui avait un sens élevé de son expertise pêche cette fois-ci par défaut.
UNE STRATEGIE POUR PARRER AU BOULEVERSEMENT SYSTEMIQUE
L’Algérie qui a toujours identifié les difficultés a pris ses responsabilités d’œuvrer pour le bien-être de sa population en mettant en exergue dans ce monde une stratégie pour parer au plus urgent née des retombées de ce bouleversement systémique qui a impacté l’ensemble des économies notamment celles des pays en développement.
Evidemment les gouvernants se sont inspirés de par leur expérience à tirer les enseignements soient-ils nuancés de la Banque mondiale pour comprendre les évolutions majeures de notre monde et pouvoir analyser concrètement les questions de politique économique et sociale qui se posent à notre pays.
LE RAPPORT DE LA BANQUE MONDIALE PRECHE PAR DEFAUT
Or il nous est rapidement apparu que celle-ci s’est enfuie dans un ensemble déroutant sans évaluer la pertinence et les implications concrètes. Quelque peu désuet le contenu de ce rapport creuse par défaut sans apporter un éclairage ou proposer une approche qui échafaude pas à pas un cadre d’analyse simple et cohérent permettant à l’Algérie d’en tirer profit, surtout que la Covid-19 a perturbé l’état de l’économie mondiale et risque encore de provoquer un schisme aux connexions commerciales, monétaires et sociales.
Les arguments développés par la Banque mondiale justifie une certaine défaillance voulue s’appuyant sur des justifications non fondées. Même s’il existe un argumentaire pertinent pour justifier telle ou telle politique, il faut savoir manier avec prudence sa vision et s’interroger d’abord sur les capacités utilisées par les pouvoirs publics algériens qui n’ont pas démérités à anticiper parmi les premières Nations du monde à fermer ses frontières contre l’invasion de ce Covid-19 qui a causé des centaines de milliers de pertes humains dans le monde.
Selon les statistiques de l’ONS, le PIB du 2ème trimestre 2021 a enregistré une croissance de 27,3% contre une baisse de 17% durant la même période de l’année 2020. Celle-ci est due à une évolution du niveau général des prix de 19,6% liée à une croissance positive de 6,4%, alors la consommation finale des ménages a affiché une croissance de 7,1%.
LES ANTICIPATIONS ALGERIENNES ET L’ARGUMENTAIRE DE LA B.M
Quant à la demande intérieure (PIB + Importations et exportations de biens et services) en volumes a évolué à un rythme positif de 5,6% par rapport au 2ème trimestre 2020. Ce qui laisser supposer que la croissance économique a atteint 6,4% au 2ème trimestre 2021.
Donc l’économie algérienne a renoué avec des croissances positives de tous les secteurs d’activités dans le BTP, l’industrie, l’hydraulique les services non marchands et l’investissement qui a progressé de 3,3% malgré le stress hydraulique qui a influé sur l’activité agricole ou la croissance a été tirée par la valeur ajoutée des industries agro- alimentaires selon les statistiques de l’ONS qui note malheureusement que l’économie nationale a connu quatre trimestre de contraction en raison des impacts directs et indirects de la Covid-10 où toute l’année 2020 le PIB a baissé de 4,9%.
La chose qui a été oubliée c’est que le marché pétrolier a connu une tendance haussière où le baril était de 61,7dollars au 1er trimestre 2021 contre 52,2 dollars en 2020 soit (+18,1%).
En définitive, l’on peut se fier au Gouverneur de la Banque d’Algérie quant au chiffre de l’inflation qui s’établit au niveau de 9,2% pour l’année 2021.
LE FMI EN PHASE AVEC L’APPROCHE ALGERIENNE
La réponse n’est-elle pas donnée, par les experts du FMI d’avoir rappelé une croissance du PIB algérien de 2,9% en 2021 contre une porte baisse en 2020 estimé à moins de 6% dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales ? L’économie algérienne se remet progressivement des deux chocs qui l’ont frappée simultanément en 2020 : la pandémie du Covid-19 et la baisse du cours du pétrole.
D’où « la riposte rapide des autorités algériennes d’avoir permis d’atténuer les répercussions sanitaires et sociales de la crise où des mesures de confinement ciblées et l’accélération de la campagne de vaccination pour ralentir la 3ème vague de contaminations ».
Le solde des transactions courantes de la balance des paiements s’est nettement améliorée, tels que nous révèlent les experts du FMI au cours du 1et trimestre 2021. « L’économie algérienne devrait se rétablir vers 2022 même si les perspectives demeurent incertaines et difficiles tout en saluant les actions rapides et ambitieuses prises par les autorités algériennes pour contenir les coûts humains et économiques.
Les administrateurs préconisent des politiques économique bien calibrées afin de favoriser la stabilité macro-économique et promouvoir une croissance durable, résiliente et inclusive tout en saluant les efforts consentis récemment par les autorités pour moderniser la gestion budgétaire et améliorer l’efficacité du secteur public ».
Elles encouragent les autorités à diversifier les sources de financement du budget et éviter le financement par la Banque d’Algérie dans l’avenir tout en soulignant qu’une politique monétaire associée à une grande flexibilité du taux de change pourrait contribuer à la stabilisation de l’économie.
Enfin et pour une réponse très claire aux experts de la Banque mondiale, l’on retient que les administrateurs du FMI « ont salué la stratégie des autorités algériennes pour relancer la croissance et les récentes annonces pour faciliter la transition du pays vers un modèle de transparence de lutte contre la corruption par les initiatives en faveur des technologies numériques ». Il faut noter que le PIB algérien par habitant a atteint 3940 dollars en 2019.
(*) Dr Boudjemâa HAICHOUR-
DOCTORAT D’ETAT ES ECONOMIE
Intitulée :« De la crise à la régulation du système Monétaire et financier International- Essai d’identification de modèles de régulation » Filière Théorie Economique.