Les marchés publics juteux, mais surtout irréalisés, obtenus par Siemens en Algérie
En Algérie, les pouvoirs publics ont investi ces dernières années des sommes astronomiques dans la réalisation de nouvelles lignes ferroviaires. Un peu partout dans le pays, des projets sont en cours de construction.
La réalisation des grands travaux d’infrastructures est confiée à des consortiums composés en général d’entreprises étrangères en partenariat avec des entreprises publics, à l’instar d’Inrafer, Infrarail et GCB (Société nationale de Génie civil et bâtiment).
Les installations des systèmes de signalisation et télécommunications ferroviaires, quant à elles, sont attribuées exclusivement à ESTEL Rail Automation, une entreprise commune de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) et de Siemens AG
Bien que créée dans le cadre de la règle 51/49, la gestion de cette entreprise mixte est assurée par la partie allemande. Le but étant de garantir une meilleur gestion des projets, mais aussi de faciliter le transfert technologique.
Dans les faits, il n’en est rien. Siemens a raflé tous les projets ferroviaires d’Algérie sans que grand-chose ne soit réalisée. « On parle quand même de 85 milliards de dinars qui on été engloutis alors que le taux de réalisation ne dépasse pas les 20% », révèle à La Patrie News une source sûre et bien informée.
Le maître d’ouvrage, en l’occurrence l’Anesrif (Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires), se trouve dans une situation délicate à cause de ces retards. En sus, du non respect des délais de livraison des projets, des surcoûts sont à payer.
« L’Anesrif souffre avec Siemens. De l’argent a été perdu », fait savoir notre source. Et d’ajouter, « rien n’a été fait pour rattraper ce retard sans parler du transfert de technologie qui n’a jamais eu lieu ».
Selon une autre source, l’installation du système de signalisation et télécommunications ferroviaires de la nouvelle ligne reliant le port centre d’El Hamdania à El Affroun, une commune située dans la wilaya de Blida, a été confié à Siemens. « L’on craint de nouveaux retards et pertes d’argent », appréhende notre source.
Cette dernière dévoile que le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a demandé explications. Il a également ordonné l’ouverture d’une enquête. « Il est probable que les autorités fassent appel à une entreprise étrangères plus sérieuse » croit savoir notre source.
Djaouad Amine