L’Espagne exhorte l’OTAN à surveiller son flanc sud : Rabat publiquement humiliée et désavouée
Le journal américain The Washington Post vient de révéler que l’Espagne vient de solliciter l’aide de l’OTAN, dont elle est membre, afin de l’aider à sécuriser son flanc gauche. Cette demande constitue un désaveu et une humiliation pour le Maroc. Rabat ne peut plus faire chanter Madrid par rapport aux menaces migratoires. Les massacres commis en direct par les soldats et policiers marocains ont définitivement mis hors-jeu le Makhzen, dans la gestion de ce dossier sensible. « En tant qu’hôte du sommet qui se tiendra de mardi à jeudi, l’Espagne souhaite souligner sa proximité avec l’Afrique alors qu’elle fait pression pour une plus grande concentration sur le flanc sud de l’Europe dans un nouveau document décrivant la vision de l’OTAN de ses défis et tâches en matière de sécurité », écrit notamment ce journal. Il ajoute que « Le Concept stratégique est le document de travail le plus important de l’OTAN après le Traité de l’Atlantique Nord de 1949, qui contenait la disposition clé selon laquelle une attaque contre un membre est considérée comme une attaque contre tous. L’évaluation de la sécurité est mise à jour environ tous les dix ans pour réinitialiser le programme de sécurité de l’Occident ». Ainsi, la neutralisation et la mise hors-jeu du Maroc se précise de plus en plus. Cette humiliation est d’autant plus cuisante pour Rabat qu’elle coïncide avec les manœuvres militaire African Lion, dont le royaume chérifien espérait obtenir de grands bénéfices, en poussant ses pions jusqu’aux abords de Mahbes dans le Sahara Occidental, afin de jouer la carte de la confusion, tel que souligné par nous précédemment. « Mais il semble y avoir un consensus parmi les membres de l’OTAN à l’approche du sommet de Madrid sur le fait que si la Russie reste la préoccupation n°1, l’alliance doit continuer à élargir sa vision à l’échelle mondiale. La position de l’Espagne pour une concentration accrue sur « le Sud » est partagée par la Grande-Bretagne, la France et l’Italie ». du coup, la cible privilégiée de l’OTAN, qui était à l’origine le locataire du Kremlin, est presque occultée au profit des risques migratoires accrus. L’Occident ne se soucie certes pas de la vie et du bien-être de migrants basanés. Il ne souhaite cependant pas que ces derniers soient massacrés au vu et au su de tous. Des risques de jacqueries mondiales peuvent en résulter en effet. En clair, le Maroc a commis une impardonnable faute en massacrant au grand jour ces migrants. En agissant de la sorte, il a prouvé à l’Occident qu’il n’était plus digne d’être son chien de garde, ou son concierge, pour reprendre l’expression de Nacer Bourita, chef de la diplomatie marocaine.
Kamel Zaidi