L’Europe est-elle antisémite ?
C’est en tous les cas ce qu’a cherché à établir l’association APL (Action and Protection League) qui vient de mener une enquête à travers 16 pays européens. L’enquête a concerné quelques 16000 européens à qui près de 70 questions ont été posées. Les questions ont porté sur trois aspects de l’antisémitisme : primaire, secondaire et hostilité à Israël, et a été menée à la fin de 2019 et début 2020.
Pour l’antisémitisme primaire, c’est la Hongrie, la Pologne, la Grèce, la Roumanie et la Slovaquie qui occupent le peloton de tête. L’antisémitisme secondaire ou revitalisation de l’holocauste concerne une moyenne de 39 pour cent personnes questionnées, avec des taux relativement homogènes.
Enfin, le troisième aspect fait ressortir une grande disparité, mettant en avant les pays qui marquent le plus leur hostilité à l’entité sioniste représentée par le vocable : Israël. Dans cette catégorie, le taux moyen de réponses positives de ceux ayant un sentiment d’hostilité envers ‘Israel’ a atteint 49 pour cent. La Belgique, qui a atteint 62 pour cent se place en 4eme position, devancée par l’Autriche, la Pologne et la Grèce.
Pour rappel, l’APL a été créée en 2012 par un rabbin à la suite de l’accession d’un parti antisémite au parlement de la Hongrie.
C’est la première enquête qui est menée par l’association qui préconise de dresser une carte de dangerosité continentale pour les juifs, mais son initiateur se désole que quinze pays européens ne recensent pas les actes antisémites qui se déroulent sur leurs territoires.
Cette enquête démontre que l’hostilité à l’égard de l’entité sioniste est bien réelle et est dissociée de l’antisémitisme, contrairement à ce qu’affirme Tel Aviv pour faire croire que les juifs sont persécutés. Ce sont plutôt eux qui persécutent les palestiniens chez eux.
Tahar MANSOUR