Liban: Najib Mikati chargé de former un nouveau gouvernement
L’ex-Premier ministre Najib Mikati a été chargé, ce lundi, de former un nouveau gouvernement après l’échec de ses deux prédécesseurs à mettre en place un cabinet censé mener des réformes pour sortir le Liban de la pire crise socio-économique de son histoire.
Lors de consultations parlementaires contraignantes menées par le président Michel Aoun, M. Mikati, 65 ans, a reçu l’appui de 72 parlementaires, tandis que 42 députés se sont abstenus de le nommer.
Sa désignation intervient après la récusation le 15 juillet de Saad Hariri, après neuf mois d’un bras de fer avec M. Aoun sur la formation d’un gouvernement. Avant lui, Moustapha Adib, nommé après l’explosion au port de Beyrouth en août 2020, avait également échoué à former un gouvernement en raison des marchandages.
- Hariri et son groupe parlementaire ont approuvé la désignation de M.Mikati, qui a également reçu l’aval du mouvement chiite armé Hezbollah, un allié de M. Aoun et une force politique incontournable dans le pays.
C’est le gouvernement de Hassan Diab qui gère les affaires courantes depuis sa démission en août 2020 après la gigantesque explosion au port qui a fait plus de 200 morts et dévasté des quartiers de la capitale.
Depuis, l’impasse s’est éternisée, sur fond de marchandages politiciens, empêchant la formation d’un gouvernement réclamé par la communauté internationale pour mener des réformes destinées à débloquer les aides pour le Liban.
Najib Mikati a déjà présidé deux cabinets en 2005 et 2011. Il devrait proposer une liste de ministres qui soit acceptée par les grands ténors d’une classe dirigeante, inchangée depuis des décennies et accusée de corruption d’incompétence par une grande partie de la population.
- Mikati a promis avant sa désignation de former un nouveau gouvernement dans un délai d’un mois, selon les médias locaux.La formation d’un gouvernement risque toutefois de prendre encore des mois, alors que le pays est en proie à une crise classée parmi les pires dans le monde depuis 1850 par la Banque mondiale.
«Rien ne garantit que les éléments nécessaires à la formation d’un gouvernement soient réunis», a souligné le quotidien Al-Akhbar, citant des défis relatifs à la distribution des postes et des portefeuilles.
Dj. Am