L’idéologie dominante et le conflit du Sahara occidental : un enjeu de puissance sous couvert de légitimité.
Par Abdelkader REGUIG
«Le Conseil de sécurité » se réunit aujourd’hui à la demande des États-Unis, le dossier du Sahara occidental cristallise les tensions d’un ordre géopolitique en mutation. Dans un contexte où les rapports de force se redessinent, une nouvelle « vision du monde » émerge comme idéologie dominante, façonnée par les intérêts matériels des puissants. Friedrich Engels rappelait que l’idéologie masque souvent les « forces motrices véritables » derrière des justifications naturalisées ou morales, légitimant un ordre social favorable aux dominants. Mon analyse vise les récentes manœuvres autour du Sahara occidental, où des acteurs comme les États-Unis, la France et Israël promeuvent une solution alignée sur les intérêts du Maroc, tout en la présentant comme un consensus international.
A mon avis les États Unis vont vers « Une Pax Americana » au Sahara ?
Le « Territoire non autonome » selon l’ONU depuis le retrait espagnol en 1975, le Sahara occidental vit un tournant critique. Comme le souligne Hassan Alaoui, les États-Unis, sous l’administration Biden, ont renforcé leur soutien à l’Initiative marocaine d’autonomie, tout en poussant l’émissaire onusien Staffan de Mistura à accélérer un règlement du conflit. Comment?
-Les exigences américaines sont sans ambiguïté : « marginaliser toute alternative au plan d’autonomie, écarter le référendum d’autodétermination (pourtant consacré par le droit international et soutenu par l’Algérie), et transformer la MINURSO — initialement mandatée pour organiser un référendum — en un outil technique validant la feuille de route marocaine.
Cette approche, qualifiée d’« aberration » par des experts, s’inscrit dans une logique de « Realpolitik » où la « Pax Americana » prime sur l’équité. Alors à ce Conseil de Sécurité pourquoi :
-La Russie n’inclurait -elle pas l’Ukraine et d’autres pays?
-La République Populaire de Chine n’inclurait-elle pas Taïwan ?
Le Maroc, appuyé par ses alliés, contourne depuis des décennies les résolutions onusiennes et les condamnations de la Cour européenne de justice, grâce à un lobbying intensif. Depuis la Marche verte de 1975, Rabat a étendu son contrôle sur 80 % du territoire, malgré la reconnaissance par près de 80 États du Front Polisario, mouvement indépendantiste. L’Algerie , forgée par sa propre guerre de décolonisation (1954-1962), défend ardemment le droit à l’autodétermination des Sahraouis.
Il ressort que l’instrumentalisation de légitimation de l’idéologie dominante atteint un paroxysme avec la proposition du républicain Joe Wilson d’inscrire « le Polisario sur la liste des organisations terroristes ». En accusant le mouvement le Front Polisario d’être un « relais de l’influence irano-russe en Afrique », Wilson criminalise une lutte reconnue par l’ONU, tout en ancrant le récit marocain dans les institutions américaines. Une stratégie qui, si elle aboutit, renforcerait la marginalisation des Sahraouis, privés de souveraineté depuis cinquante ans.
Or, comme l’analyse Engels, l’idéologie dominante présente les intérêts d’une classe comme universels. En brandissant le plan d’autonomie comme solution « pragmatique », les États-Unis et leurs alliés occultent les aspirations légitimes d’un peuple Sahraoui spolié. La convocation urgente de De Mistura par le Conseil de sécurité pourrait acter cette dynamique, transformant la MINURSO en caution d’un statu quo favorable au Maroc.
Le Sahara occidental incarne la manière dont les superstructures idéologiques servent les intérêts matériels des puissants. Tandis que l’Algérie invoque le droit international, les États-Unis et le Maroc instrumentalisent la « stabilité » et la « lutte antiterroriste » pour pérenniser une domination territoriale. Comme l’écrit Hassan Alaoui, c’est l’équilibre des forces — et non la justice — qui dicte l’issue du conflit, malgré plus de 54 résolutions du Conseil de sécurité réaffirmant le droit à l’autodétermination.
En 2025, ce territoire reste un symbole de l’inachèvement décolonial. Son statut juridique flou, entre occupation marocaine et résistance sahraouie, rappelle que l’idéologie demeure l’arme discrète des dominants. Et que sous le vernis du consensus, la lutte pour le Sahara occidental est avant tout une bataille pour l’hégémonie. l’issue du conflit malgré toutes les résolutions du conseil du sécurité confirmant que l’idéologie reste, aujourd’hui encore, l’arme discrète des dominants. Selon mon analyse et certaines données les États Unis enterreront à jamais toutes les résolutions par le conseil de sécurité sur le Sahara occidental. À titre informatif les résolutions sur le Sahara occidental par le conseil de sécurité sont:
Résolutions:
621,658,690,725,809,907,973,995, 1002,1017, 1033,,1042, 1056,1084, 1108, 1131, 1133, 1148, 1163,1185,1198,,1204,1215,,1224,1228,
2123,1235,1238, 1282,1292,1301,1309,1324,1342,1349,1359,1394,,1406,1429,1463,1485,1495,1513, 1570,1598,1634,1675,1720, 2218,2351,2414, 2440, 2468,2602 2654
« La force prime le droit ».
Abdelkader REGUIG
Président de l’Ordre des Ingénieurs Experts Arabes ( ORAREXE). Genève Suisse
Émail: orarexe@gmail.com