Liquidités, Internet, réseau mobile : Ibrahim Boumzar aux abonnés absents
Après un mois d’attente, le fonctionnaire ou le retraité, éprouve les plus grandes difficultés pour retirer qui son salaire, qui sa retraite, obligés qu’ils sont de commencer la « queue » dés 6 heures du matin devant les bureaux de postes pour espérer, avec beaucoup de chance, arriver devant le guichet vers 10 heures et, ressortir la poche réchauffée par les billets de banque acquis au prix de mille et un efforts.
Ceci dans le meilleur des cas, car souvent, c’est la galère. Après une quinzaine de minutes de l’ouverture des bureaux et quelques heureux qui ont pu retirer leur argent, le préposé dépose rageusement son stylo, frappe son micro d’une claque et annonce : « il n’y a pas de réseau ».
Péremptoire ! Et puis, que faire ? Il faut attendre. Combien ? Je ne sais pas, peut-être deux minutes, peut-être deux heures ou plus encore.
Les mines défaites, une chape de fatigue s’abat sur les épaules des pauvres clients d’Algérie Poste et, soit c’est le silence qui gronde, soit tout le monde se met à parler, à crier, à insulter. Après quelques minutes, les plus impatients commencent à abandonner, surtout ceux qui sont véhiculés, pour se diriger ailleurs, notamment vers les petites localités ou vers Alger-centre pour les plus hardis.
Après un regard vers le DAB ou le GAB à l’écran désespérément noir, les gens commencent à abandonner la partie, non sans demander une dernière fois : « wach, ma djacherrézo ? ».
Ceci quand il y a de l’argent.
D’autres fois, c’est carrément l’argent liquide qui fait défaut et le préposé vous annonce qu’il ne peut vous donner que votre avoir, histoire de dire que, virtuellement, vous avez de l’argent, mais vous ne pouvez rien acheter.
Pour en revenir aux Guichets Automatiques de Billets (GAB) ou Distributeurs Automatiques de Billets (DAB), il vaut mieux les oublier. Les autorités concernées affirment que nous devons nous diriger plutôt vers ces machines qui nous distribuent, rapidement, notre argent. Il y a quelques années, c’était presque vrai, pas vraiment par les temps qui courent.
Dans une ville de 120 000 habitants, que nous ne citerons pas, qui se trouvent à une quinzaine de kilomètres de la capitale, il y avait deux GAB, l’un a été ‘enlevé’ pour des travaux au niveau du bureau de poste où il était installé et l’autre n’est opérationnel qu’une ou deux heures tous les vingt jours ou plus.
De plus, quand il ‘marche’, il n’y a pas d’argent. Bien sûr, les actes de vandalisme sont légions, mais le laisser-aller l’est beaucoup plus. Il n’y a qu’une seule banque qui possède un DAB mais qui ne marche jamais.
Si vous prenez votre véhicule et que vous vous dirigez vers les villes environnantes, vous allez vous heurter aux mêmes problèmes, des chaines qui s’étendent sur plus de cent mètres, aucune distanciation sociale, la moitié des gens sans bavette, les DAB et les GAB à l’arrêt ou, si par hasard ils acceptent votre carte, c’est pour vous la rejeter et vous signifier qu’il n’y a pas de liquidité.
Pourtant, il y a de cela un peu plus d’une année, les choses allaient beaucoup mieux, avec juste un peu de pression les 20, 21 et 22 de chaque mois puis les choses reprenaient leur cours normal. Que s’est-il donc passé ?
La population algérienne n’a pas augmenté de telle sorte que nous sommes arrivés à ce point et la planche à billet a fonctionné durant plusieurs mois au cours de l’année 2018, donc nous ne devrions pas manquer de liquidités, que se passe-t-il donc ?
Le même secteur a aussi failli dans l’amélioration du débit Internet malgré les instructions fermes et l’ultimatum du président de la république pour régler définitivement ce problème qui pose de sérieux problèmes non seulement aux particuliers, mais même aux institutions étatiques au moment où l’Etat consent d’énormes investissements pour asseoir une gouvernance numérique digne de ce nom. Les coupures, le trop faible débit, l’instabilité de l’Internet ne permettent nullement de mener à bien les multiples réformes engagées par le président Tebboune pour une Algérie nouvelle, moderne et engagée résolument vers un avenir des plus radieux.
Pis encore, au moment où la 5G est mise en œuvre un peu partout à travers le monde, la couverture en 4G est vraiment médiocre même en certains endroits résidentiels de la capitale, alors pour les autres régions, c’est pire encore.
Les abonnés ont souvent toutes les difficultés pour joindre leurs correspondants, avec des coupures intempestives, des voix inaudibles et, parfois, des interruptions d’autres correspondants, de quoi devenir fou, surtout quand il s’agit d’affaires, de rendez-vous médicaux ou de plus important encore.
Tout cela relève d’une gestion d’un secteur stratégique qui touche directement la vie du citoyen et qui devrait contribuer à mettre en place une gouvernance saine, rapide, transparence, comme voulue par le peuple et engagée par le président Abdelmadjid Tebboune dans son programme électoral.
Il ne faut pas oublier non plus que pareille gestion d’un secteur si sensible peut causer de sérieux problèmes à la stabilité du pays, dans des circonstances sanitaires et sécuritaires très fragiles, qui n’ont nullement besoin d’être exaspérées, d’autant plus que tous les moyens ont été mis en œuvre pour offrir aux citoyens un cadre de vie meilleur, pour lequel ce secteur devrait contribuer de manière efficiente.
Tahar Mansour