Logement public locatif Un fort engagement de l’État
Aux cours des deux premières décennies post indépendance, la politique de l’habitat a été essentiellement marquée par le rôle prééminent de l’État. Le financement, la production, la répartition et la gestion du parc de logement reposait essentiellement sur un seul acteur, en l’occurrence l’État. Cette situation a notablement évolué à partir de 1991, avec l’adoption d’une nouvelle approche visant à libérer l’initiative privée et à promouvoir la participation de l’ensemble des partenaires et acteurs dans le domaine
Inaugurant une politique d’aide à l’accession à la propriété, le secteur de l’habitat a vécu une métamorphose à travers une diversification de l’offre de logement ciblant les pans
de populations à revenus intermédiaires.
L’émergence de nouveaux segments tels que le logement promotionnel aidé ou la location vente, à coté des programmes d’habitat rural, a été rendue possible grâce à un montage financier associant crédit bancaire, apport des bénéficiaires, et l’aide de l’État gérée par la CNL.
Cette ouverture du secteur n’a cependant pas remis en cause les engagements de l’État à l’égard des catégories sociales défavorisées. Les programmes de logement publics locatifs ont continué à bénéficier au cours des 30 dernières années d’une part substantielle des financements publics dédiés à l’habitat et ce sera encore sans doute le cas dans les années à venir. Le financement des programmes de logement public sur des ressources budgétaires est d’abord la marque d’une forte volonté de solidarité à l’égard des citoyens de condition modeste ou démunis.
Le législateur définit, en effet, le logement public locatif comme étant un logement financé par l’État ou les collectivités locales et destiné aux seules personnes dont le niveau de revenus les classe parmi les catégories sociales défavorisées et dépourvues de logement ou logeant dans des conditions précaires et/ou insalubres. Il est précisé, par ailleurs, que le logement public locatif peut également servir à la satisfaction de besoins locaux nés de situations exceptionnelles ou d’intérêt général avéré.
Ce dernier cas concerne, en particulier, les cas de survenance de catastrophes naturelles ou de résorption d’habitat précaire. Depuis 1998, les programmes de logement public locatif, sont financés sur les ressources budgétaires de l’État. Ils sont réalisés sur des terrains domaniaux affectés aux DLEP. La maîtrise d’ouvrage déléguée est confiée aux OPGI.
Les logements sont affectés sur la base d’un contrat de bail conclu entre l’organisme
bailleur, en l’occurrence l’OPGI et le citoyen attributaire.
REVUE DE LA CAISSE NATIONALE DU LOGMENT N°4 MAI 2022