Le Premier ministre ministre des Finances, Aimene Benabderrahmane, a exposé, cet après-midi au Conseil de la nation en séance plénière présidée par Salah Goudjil, le projet de loi de finances pour 2022. Pendant plus d’une heure, il a livré, aux sénateurs, les principaux indicateurs des recettes et des dépenses de l’Etat pour l’année prochaine et les prévisions budgétaires pour 2023 et 2024. Il a commencé par un exposé succinct sur la récession économique mondiale en 2020 et 2021, en raison notamment de la crise sanitaire. L’économie nationale n’a pas été épargnée par les contrecoups de l’épidémie virale, à laquelle s’est greffée l’affaiblissement des ressources financières, conséquence directe de la baisse des prix du pétrole en 2020 et eu premier trimestre 2021. Le pays a été confronté à la décélération de la croisse économique ; réduction de l’épargne publique ; hausse de la dette publique interne ; dépréciation du dinar…
Le premier ministre a mis en évidence la résilience de l’économie nationale dans une conjoncture défavorable grâce aux mesures prises par les pouvoirs publics. Elles s’appuient essentiellement sur l’affranchissement graduel de la dépendance aux revenus des hydrocarbures. Les ressources financières compensatoires sont puisées dans la fiscalités et les exportations hors hydrocarbures.
Après avoir égrené des chiffres sur les valeurs des exportations et des importations jusqu’au 30 juin 2021, l’hôte du Sénat a imputé l’augmentation significative des prix à la consommation (6,6% pour les denrées alimentaires et plus de 1% pour les produits manufacturés) à la hausse exponentielle des cours de la matière première sur le marché international et les frais de la logistique. L’inflation a fait, dès lors à la même période de référence, un rebond à 5,6%.
Les voyants virent légèrement au vert pour l’année qui arrive avec une reprise significative de l’économie mondiale, sous ses différentes formes et divers aspects. Il en sera de même pour l’Algérie, considérant que la clôture de l’année 2021 augurent de meilleures perspective. La croissance économique s’établira à +3,3 % contre -4,9% à fin 2020. Elle sera booster par le développement des activités de production hors hydrocarbures. Le solde de la balance commerciale se stabilise a +2,35 tandis que le solde de la balance des paiements baisse à hauteur de -5,3 milliards de dollars américains (-16,4 milliards de $ en 2020). Le taux de l’inflation annuel en 2022 et 2023 se situait à +3,7%.
Le gouvernement a élaboré ses projections financières et budgétaires pour 2022 sur la base d’un prix de référence du baril du pétrole brut a 50 $. Les recettes générées par l’exportation des hydrocarbures se situeront autour de 27,9 milliards de dollars. La valeur des importations caracolera à 31,8 milliards de dollars. La balance commerciale sera équilibrée au fur et à mesure que les volumes et valeurs des importations baisseront parallèlement à la promotion de la production nationale. Le budget de l’Etat est assujetti à «l’optimisation des ressources à travers l’élargissement de l’assiette fiscale et la maîtrise de la dépense publique ». Il enregistrera un fléchissement de 2,98%.
Les recettes budgétaires passeront de 5858 milliards de dinars en prévision de clôture de 2021 à 5683,2 milliards de dinars en 2022. Le différentiel est expliqué par la baisse des ressources ordinaires. « La fiscalité pétrolière budgétisée et celle a recouvrer en 2022 s’établirait respectivement à 2103,9 milliards de dinars et 2579,9 milliards de dinars » a indiqué le Premier ministre, ministre des finances. Il a détaillé ensuite, la répartition du budget prévisionnel chapitre par chapitres et secteur par secteur.
Aimene Benabderrahmane a évoqué les réformes fiscales suggérées dans la PLF 2022 : révision du barème de l’IRG par tranche de revenu et modification des modalités de calcul de la TVA ; suppression de la Taxe sur les activités professionnelles au profit des entreprises de production ; mobilisation de la fiscalité des collectivités locales….). Il a expliqué aussi les orientations du gouvernement en matière de levée progressive des subventions accordées à certains produits de consommation, précisant que les aides de l’Etat devraient bénéficier exclusivement aux familles nécessiteuses.
Soulef Biskri