L’ONU reporte sine-die une rencontre sur la Libye : Un signe que la crise s’aggrave
La mission des Nations unies en Libye a reporté sine-die une session du forum de dialogue politique qui devait se tenir virtuellement aujourd’hui, dimanche, sans préciser de nouvelle date pour la session. Dans une interview accordée à Al-Araby Al-Jadeed, une membre du Forum de dialogue politique libyen, Magda Al-Falah, a confirmé le report de la session, notant que la mission de l’ONU n’avait pas fixé de nouvelle date pour la session reportée, suggérant que la décision de reporter la décision était la tentative de la mission de reconsidérer la structure du forum. Al-Falah a indiqué que la prise de responsabilités politiques par les membres du Forum de dialogue politique, y compris certains d’entre eux occupant des postes d’ambassadeurs et de représentations diplomatiques à l’extérieur du pays, peut entraver leur performance ou leur rendement envers le Forum en raison de leurs préoccupations, ce qui provoque une pénurie de membres assistant à la session prévue. Aucun des partis politiques du pays n’a revendiqué la non-organisation des élections libyennes à leur date supposée le 24 décembre, tandis que la Commission électorale libyenne a suggéré de reporter les élections d’un mois entier jusqu’en janvier 2022, et a jeté la balle dans le camp de la Chambre des représentants. Toujours est-il que ce report parait être (presque) aussi grave et préoccupant que celui de l’élection présidentielle qui, elle, était programmée pour le 24 décembre passé, et devait servir de point de départ un processus électoral total. C’est dire que ce report a en effet rouvert la boite de Pandore. Des sources qui suivent de près l’épineux dossier libyen nous apprennent que l’ONU ne serait pas contre ce report de cette élection qui, au demeurant, était impossible à tenir dans les délais impartis, et les conditions présentes. Certes, c’est ce que nous aussi, avions prédit à cette époque, à ceci près que la situation s’est sensiblement compliquée depuis la dernière conférence de Paris. L’ONU est soupçonnée de partialité. Stéphanie Williams, la cheffe de cette mission en effet aurait résolu de faire passer à la trappe la candidature de Seif El Islam Kadhafi, pour favoriser celle du maréchal Haftar, sachant que Abdelhamid Dbeibah, Premier ministre intérimaire, n’a aucune chance dans ce bras de fer de titans. En attendant, si la HNEC (haute commission électorale), a proposé la date du 26 janvier prochain pour la tenue de cette hypothétique élection présidentielle, il est possible de prédire dès aujourd’hui que celle-ci ne se tiendra pas à la date prévue. Du moins, pas dans les conditions actuelles. En attendant, la Libye continue de s’enfoncer inexorablement dans sa crise…
Ali Oussi