Lors des deux journées d’études, organisées par l’Institut des Études de de Stratégie Globale ( INESG ), sous tutelle de la Présidence de la République, relatives aux problématiques migratoires en Algérie, aux enjeux et aux défis en cours, des experts, des chercheurs, des représentants des corps constitués, et les secteurs concernés, en présence d’Organisations Onusiennes, se sont penchés, pendant deux jours, pour l’examen de ce dossier sensible, qui constitue une préoccupation majeure des pouvoirs publics .
Tous les indicateurs en Afrique sont au rouge, et cela pour diverses raisons, liées à des défis majeurs, confrontant les États à des problématiques complexes, en rapport avec la redéfinition de zones d’influence, par des voies violentes.
Une concurrence pour la domination des territoires, sous la forme d’interventions militaires étrangères, à provoqué l’effondrement de l’Etat, son affaiblissement ou son recul , marginalisant l’Etat, sur des pans entiers de territoires, qu’il n’arrive plus à gérer.
L’affaiblissement de l’Etat, encourage l’apparition de nouveaux acteurs informels, qui concurrencent celui ci, sur des missions régaliennes, menaçant dangereusement l’unité nationale.
Progressivement, l’Etat cède sa place à des groupes armés, émargeant pour le compte de la contrebande, de la criminalité transnationale, et qui mutent, suite à des interférences subtiles, en groupes terroristes, ouvrant la voie royale à la militarisation des espaces, dans le Sahel, et sur tout le continent Africain .
L’objectif de cette évolution subversive, est de morceler les États, en entités ethniques et raciales, non viables.
Ajouter à cela, d’autres phénomènes, relatifs à l’endettement exponentiel des États Africains, dont le volume de la dette dépasse les 400 milliards de dollars, sachant très bien que les créances publiques constituent le principal levier de développement des États en Afrique.
L’absence de liquidité, dans la tresorerie des budgets de ces États, constituent non seulement une grave menace à leur souveraineté nationale, mais aussi une menace à la sécurité de ces populations.
Plus de dix neuf pays Africains, sont dans l’impossibilité de rembourser les créanciers Chinois, Européens et Américains .
Cet état des lieux préoccupant, peut virer à tout moment, vers un cauchemar collectif et mondial, assombri par des perspectives climatologiques, qui risquent de mettre en péril, la vie de millions de personnes.
La vie de plus de 1,2 milliards d’habitants en Afrique, est menacée par de telles perspectives économiques sombres, qui évoluent dans le silence et dans la passivité de la communauté internationale, vers un désastre humanitaire inévitable, si des mesures urgentes ne sont pas prises, dans le cadre de la solidarite internationale.
L’Europe ne peut plus continuer à faire la politique de l’autruche, en voulant fermer ses frontières extérieures, à l’arrivée massive des migrants, qui viendront, par milliers, mourir sur les frontières Européennes, mêmes si elles sont transformées, en citadelles infranchissables.
Beaucoup d’Etats en Afrique, n’arrivent plus à prendre en charge les besoins vitaux de leur population, qui glissent impassiblement et lentement, vers une détresse, qui ne fera qu’étendre le champ de la famine et de la pauvreté .
Les signes avant coureur de cette catastrophe humanitaire, sont visibles au niveau de toutes les villes Algériennes, où en recense, l’arrivée par vagues successives, de milliers de migrants Subsahariens, qui ont été accueillis, par les populations locales, dans les premiers temps, avec humanité, compassion et générosité .
Mais voilà que maintenant, les migrants commencent à occuper des espaces privés, en érigeant des habitations insalubres, à la périphéries des villes, provoquant des nuisances importantes, aux riverains.
Selon des statistiques communiquées, durant ces deux journées d’études, environ 9000 migrants ont commis en Algérie, durant l’année 2021 ,divers crimes et délits, ayant fait l’objet de sanctions pénales.
De tels indicateurs, font ressortir l’extension de la criminalité, dans le milieu de la migration, menaçant, sans aucun doute, les biens et les personnes.
Les migrants qui sont arrivés, par milliers en Algérie, n’arrivent plus à rejoindre les côtes Européennes, se sont résignés à rester en Algérie, ou à tenter de retourner dans leur pays .
On enregistre au niveau du bureau de l’OIM Alger, environ 7000 migrants Subsahariens, ou des pays de la CEDAO, bloqués en Algérie, en instance d’un départ volontaire, à destination de leur pays .
Les moyens financiers du bureau de l’OIM Alger, n’ont pas permis, durant l’année 2021, d’augmenter la cadence des départs volontaires, par voie aérienne, pour permettre à tous les migrants Subsahariens et des pays de la CEDEAO, bloqués en Algérie, de rejoindre leur pays.
Le bureau OIM Alger, qui fait beaucoup d’efforts, particulièrement dans le dispositif des départs volontaires, peut, selon son chef de mission, Paolo Caputo, être en mesure de rapatrier, chaque année, plus de 10.000 migrants, bloqués en Algérie, pour peu que le budget de l’OIM soit sensiblement augmenté en 2022.
Face à une telle détresse de ces migrants, l’Algerie a mobilisé depuis 2015, environ 200 millions de dollars, en faveur de ces migrants, en matière d’accueil, d’hébergement, de restauration, de prise en charge sanitaire et de transport, mais les moyens de l’Algérie ne sont pas illimités, pour faire face, seule, à une telle catastrophe humanitaire .
Selon le représentant de l’OIM, bureau Alger, l’Algerie reçoit plus de migrants, que reçoivent les 28 pays de l’Union Européenne.
Le représentant de l’Union Européenne et le chef de mission de l’OIM d’Alger, ont été interpellés, durant ces deux journées d’études, pour inscrire dans leur agenda, la réalisation d’un grand centre d’accueil, pour migrants, a Assamaka, au nord du Niger, à 7km des frontières Sud de l’Algerie, pour parer au plus vite, et venir au secours des migrants en détresse, abandonnés par les trafiquants de migrants, dans le grand désert du ténéré, au nord du Niger .
Cette infrastructure, foncièrement humanitaire, doit venir renforcer les nombreux dispositifs, déjà réalisés par l’Algérie, au niveau des localités frontalières, en faveur des migrants Subsahariens.
L’Union Européenne et les Organisations Onusiennes, ont l’obligation morale de mettre la main à la poche, pour réaliser les objectifs de développement durables, à l’horizon 2060.