Lutte contre l’obésité : Des professeurs en médecine interne se mobilisent
Des praticiens spécialistes, au rang de professeurs en médecine interne, ont annoncé, ce mercredi lors d’une conférence de presse, la création de la Société algérienne de lutte contre l’obésité et les maladies métaboliques (SAOMM). Agréée par le ministère de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’Aménagement du territoire au mois de novembre 2021, cette entité, présidée par le Professeur Tebaïbia Amar, escompte agir, en complémentarité avec la politique des autorités sanitaires, pour réduire de l’incidence de la surcharge pondérale dans la population générale. « En plus d’être une maladie en soi, l’obésité est un facteur de risque majeur d’autres pathologies, notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et certains types de cancers » selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui l’a classée, en 1997 comme maladie chronique.
Pr. Tebaibi a évoqué l’enquête Stepwise OMS réalisée en 2017, qui a révélé 9,7 millions d’algériens en surpoids, soit 23% de la population globale du pays. « Les chiffres doivent être plus élevés, cinq ans plus tard » a estimé le chef de service de médecine interne à l’EHS de Bitraria. La proportion des enfants obèses est de plus en plus grande, à cause d’une mauvaise hygiène alimentaire (consommation rapide de sandwiches et boissons gazeuses), et du manque d’activités physiques. « Il faut axer sur la prévention, qui est plus efficace et moins couteuse que les traitements » a plaidé Professeur Zekri Samia, spécialiste également en médecine interne à l’EHS Bitraria. «Il faut apporter, néanmoins, de l’espoir aux personnes obèses. Le traitement existe. Mais il est cher et non remboursable (par la Caisse nationale de sécurité sociale, ndlr) » a-t-elle nuancé.
A vrai dire, l’embonpoint est encore considéré, dans l’entendement social, comme un standard de beauté féminine, sans prendre en compte les dangers qu’il fait encourir à la santé. « La Société algérienne d’obésité et de maladies métaboliques aspire à mettre à la disposition du patient algérien obèse un circuit de prise en charge pluridisciplinaire et donc prévenir les comorbidités et les différentes complications… ». Il s’agit aussi, selon les conférenciers, de protéger le patient d’actes préjudiciables, comme prescription de chirurgie bariatrique à-tout-va et régimes amaigrissants sans réel effet.
Zohra Bensalah