Macron convoque un conseil de défense à cause Wagner et du Mali : Bras-de-fer à distance entre Paris et Moscou
Le président français Emmanuel Macron se débat dans une crise d’un genre nouveau. Il s’agit de cette France qui commence à perdre pied au niveau de beaucoup de ses anciennes colonies africaines. A croire que son habituelle politique de la carotte et du bâton soit devenue inefficiente, car usée jusqu’à la corde le site Africa-confidentiel vient de révéler deux informations aussi importantes l’une que l’autre. D’abord, Bamako serait sur le point de déboucher sur un accord technico-financier afin que le groupe paramilitaire Wagner, réputé proche du Kremlin, puisse enfin s’installer au Mali. Les négociations avec le chef de la junte Assimi Goita, auraient duré cinq mois mois ils ne prévoient rien moins que le déploiement de quelques 500 éléments armés à Bamako au niveau d’une bonne dizaine de localités maliennes. Ces derniers sont chargés dans un premier temps d’assurer la garde rapprochée des hauts responsables maliens, pays qui fait face à de pressantes et incessantes menaces terroristes, générée de proche en proche par la crise libyenne, dont s’est rendu coupable et responsable la France en ordonnant l’assassinat de Mouammar Kadhafi en 2011. Cette entrée en matière de Wagner peut n’être que le prélude à un déploiement autrement plus massif, tel qu’on l’a vu en RCA (république-centre-africaine), d’où la France a fini par être totalement chassée. Celle-ci n’a apporté que malheurs et pertes aux anciennes colonies africaines qu’elle prétend régenter à distance via des dirigeants de paille, choisis et placés par elle. Wagner, à chacun de ses déplacements en Afrique, se fait discrètement précéder par des ingénieurs miniers. Ces derniers sont déjà installés depuis plusieurs mois au Mali. Des contrats de prospection et d’exploitation de plusieurs métaux et terres rares ne sont donc pas à exclure, comme cela été constaté en RCA immédiatement après le départ de la France. Ce qui ajoute au « blues » de Macron, c’est qu’il e peut même pas compter sur l’aide et le soutien de son allié traditionnel américain dans cet homérique bras-de fer-à distance entre Paris et Moscou. Washington en effet, qui concentre l’essentiel de ses forces et de son attention sur la zone indopacifique pour tenter de contrer l’expansion et l’influence chinoises, avait déjà poignardé sans vergogne Paris dans le cadre des sous-marins français destinés à l’Australie. Bref, la réplique de Macron, et réplique il y aura forcément, est attendue dans les toutes prochaines heures, puisque le président français vient de convoquer pour ce mercredi un conseil de défense, qui sera exclusivement consacré au Mali. En attendant, la rupture est quasi-consommée depuis l’annonce du commencement de retrait des troupes de l’opération Barkhane. Cette annonce avait suscité de vives critiques de la part du Premier ministre malien, accusant la France d’avoir abandonné son pays « en plein vol ». si les sanctions attendues promettent d’être économiques, à cause des aides européennes dont dépend cruellement le Mali, une seconde batterie de sanctions « politiques » peut advenir puisque la junte tarde encore à mettre en place un agenda précis concernant le retour vers la légitimité institutionnelle. Dans tous les cas de figures, la France, a perdu l’essentiel de son influence et de son pouvoir dans la région. En revanche, Alger, revenue plus que jamais sur le plan diplomatique et géopolitique, saura le cas échéant contrer les éventuels complots ourdis contre ses pays voisins. Sa propre stabilité dépend de la leur en effet.
Mohamed Abdoun