Macron en donneur de leçons au Liban : « pas de réformes, pas d’argent ! »
Après l’annonce du Premier ministre libanais qui a renoncé à former un nouveau gouvernement, le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, est monté au créneau pour apporter son zest de protectionnisme et menacer : « pas de réformes, pas d’aide financière internationale ! » C’est d’ailleurs, selon une dépêche AFP datée du dimanche 27 septembre, à cet effet, qu’Emmanuel Macron s’exprimera dimanche soir lors d’une conférence de presse sur la situation politique au Liban.
Le chef de l’Etat, dont les conférences de presse à l’Elysée sont très rares, tient visiblement à intervenir après l’échec des partis politiques libanais à former un gouvernement pour la mi-septembre, comme ils s’y étaient engagés devant lui à Beyrouth.
Emmanuel Macron, qui s’est rendu deux fois dans la capitale depuis l’explosion qui a dévasté le port et une partie de la ville début août, avait averti le 2 septembre que la formation rapide d’un gouvernement et la mise en œuvre des réformes exigées par la communauté internationale étaient la condition du déblocage des milliards d’euros d’aide internationale promis au pays.
“Si les promesses ne sont pas tenues d’ici octobre, il y aura des conséquences”, avait-il lancé après sa rencontre avec les forces politiques libanaises à Beyrouth.
Depuis Paris il a plusieurs fois déploré l’enlisement des efforts du Premier ministre Moustapha Adib et, avec l’appui de la communauté internationale, pressé les autorités libanaises de tenir leur engagement. Sans réformes, il n’y aura pas d’aide financière internationale.
Par contre, si elles sont mises en œuvre, nous ne ménagerons pas nos efforts”, a déclaré cette semaine le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, lors d’une visioconférence sur le Liban en marge de la 75e Assemblée générale des Nations unies.
Yanis Younsi