Maladie d’Abdelmadjid Tebboune : Les Algériens « inquiets »
Autant Abdelmadjid Tebboune a réussi à se faire aimer et respecter en tant que président de la république, autant il a suscité un élan de sympathie et d’inquiétude après l’annonce de sa maladie puis de son hospitalisation et de son transfert vers un hôpital allemand.
Aussitôt la nouvelle connue, les messages ont afflué de toutes parts par le biais de Facebook et des autres réseaux sociaux, émanant de citoyens qui appellent de tous leurs vœux pour que notre président guérisse et nous revienne le plus vite possible. « Que Dieu vous guérisse », « Nous prions Dieu pour que votre maladie soit bénigne et que vous continuerez l’œuvre que vous avez commencée » « Oh mon Dieu, faites que notre président guérisse et nous revienne très vite, nous avons besoin de lui pour l’édification de l’Algérie nouvelle » sont les messages qui sont le plus lus sur les réseaux sociaux.
Il faut dire que le timing de cette maladie du président Abdelmadjid Tebboune laisse les algériens dans leur ensemble très inquiets, juste à quelques jours du référendum qui signerait la fin d’une époque qui a failli mettre à plat l’Algérie, n’était-ce le patriotisme sans faille de la majorité écrasante de ses fils qui ont donné une leçon au monde entier en ce qui concerne l’amour de la Patrie.
« Je sais, tout le monde peut tomber malade à n’importe quel moment, mais c’est vraiment malheureux que cela arrive à notre président en ces jours au cours desquels nous espérons sortir définitivement de la gangue qui nous a enveloppés durant de si longues années », nous a déclaré un citoyen, la cinquantaine bien tapée, rencontré au hasard d’une rue de la capitale.
« Nous prions tous Dieu Tout-Puissant afin qu’il guérisse et qu’il soit là le jour du Référendum pour partager notre joie après la victoire du Oui massif à la révision de la constitution, une constitution qui nous rétablira dans nos droits », renchérit un jeune, la trentaine, qui a entendu nos propos et qui a tenu à donner son avis, surtout lorsqu’il a su que nous récoltions quelques déclarations de citoyens concernant la maladie du président et le référendum.
Ailleurs, dans une autre ville de notre Algérie merveilleuse, c’est le même discours que nous entendons. Le directeur d’une école, fatigué par la rentrée scolaire spéciale de cette année mais très prolixe pour nous dire :
« Parfois, je me demande s’il n’y a pas quelque chose de caché dans tout cela, que le président Tebboune tombe malade en ces jours me rend très inquiet. Nous avons encore beaucoup besoin de lui, d’avoir un président qui nous comprenne et qui essaie de nous faire recouvrer notre liberté, nos droits en éradiquant la hogra, la corruption, la rapine. Nous sommes tous avec lui, nous le soutenons et nous prions Dieu afin qu’il guérisse et qu’il revienne vite, Amen ! ».
Sa voix était chevrotante d’émotion. Un autre homme, dépassant la soixantaine, poussa un soupir et lança : « vous savez, l’Algérie joue vraiment de malchance, pendant plus de vingt ans, nous avons subi le diktat, nous avons eu droit à des tueries, nos richesses ont été détournées, nous avons souffert mille et un maux et maintenant que nous voyons le bout du tunnel, l’homme qui pourrait sauver le pays est tombé subitement malade. Allah Yedj’âal El Kheir ».
Au cours d’autres discussions que nous avons eu au fil des derniers jours, sans dire que nous voulions connaitre les réactions de nos interlocuteurs, la tendance était la même : inquiétude, vœux de guérison, peur et incertitude concernant l’avenir d’une Algérie sans président. L’amour que portent les algériens à leur président n’a d’égal que les déboires qu’ils ont subis durant plusieurs décennies, avec des responsables qui les considéraient comme ignorants, qui se sont accaparés de toutes les richesses du pays et qui ont toujours privilégié leurs intérêts mesquins à l’intérêt supérieur de la Nation algérienne.
Nous nous contenterons pour terminer de la réflexion d’un jeune qui parlait du Covid19 : « Je me demande vraiment ce qui nous serait arrivé si c’était toujours la même équipe corrompue qui nous dirigeait, je pense que nous serions tous morts à présent ». C’est dire le soulagement d’une population qui n’en pouvait plus d’une gestion catastrophique des affaires du pays et qui ont vu en Abdelmadjid Tebboune un véritable sauveur ou, au moins, quelqu’un qui allait remettre les pendules à l’heure. Le voir malade maintenant constitue une grande inquiétude pour tous.
Tahar Mansour