Mali : Un ancien ministre de la Défense désigné président de transition
Le Mali connaît (enfin) l’identité du président de transition qui le dirigera en attendant l’organisation d’élections. Ba N’Daou, colonel major à la retraite et ex-ministre de la Défense, a été en effet, choisi lundi 21 septembre par un comité mis en place par la junte au pouvoir, dont on ignore la composition.
C’est le chef de cette junte, le colonel Assimi Goïta, qui l’a annoncé à la télévision nationale. Lui-même occupera le poste de vice-président de transition, chargé des questions de défense et de sécurité. Le pays n’avait plus de président depuis le coup d’Etat militaire contre Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août dernier.
Le nouveau président, qui prend la suite du déchu Ibrahim Boubacar Keïta, est censé officier comme chef de l’Etat pendant plusieurs mois avant un retour des civils au pouvoir. La cérémonie de prestation de serment aura lieu le vendredi 25 septembre.
Ces annonces interviennent après plusieurs semaines de querelles entre Maliens sur la nature civile ou militaire de la transition, et de pressions de la part de la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao) sur la junte pour la désignation rapide de personnalités civiles.
Une deuxième visite au Mali en moins d’un mois
Le ministre Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, est arrivé pour rappel, dimanche à Bamako, pour sa seconde visite en moins d’un mois depuis la prise de pouvoir par les militaires au Mali et le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta. Au cours de l’escale malienne, le chef de la diplomatie algérienne a eu une série d’entretiens ayant porté essentiellement sur la situation au Mali avec de nombreux acteurs maliens de premier plan. Il s’agit, en particulier de l’ancien premier Ministre de la République du Mali, Soumeylou Boubeye Maiga, de Zahabi Ould Sidi Mohamed, ancien Ministre et Président de la Commission Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR) de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger, et Sidi Brahim Ould Sidati, Chef de la Délégation de la Coordination des Mouvements de l’Azawad au Comité de Suivi de l’Accord d’Alger (CSA), dont la présidence est assurée par l’Algérie.
Sabri Boukadoum, a été le premier membre d’un gouvernement étranger à se rendre à Bamako depuis le putsch du 18 août, en dehors des médiateurs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
L’Algérie, qui craint les risques d’instabilité sur son flanc sud, réaffirme de plus en plus son rôle sur la scène diplomatique régionale, et a réagi au coup d’Etat en appelant à des élections et au «respect de l’ordre constitutionnel».
Alger, en tant que chef de file de la médiation internationale au Mali, avait accueilli les négociations ayant abouti en 2015 à un accord de paix entre Bamako et les mouvements rebelles indépendantistes de l’Azawad dans le nord du pays.