Marche des drapeaux à Al Qods : Une criminelle provocation « tolérée » par la communauté mondiale
La ville occupée d’Al Qods a vécu l’enfer hier. C’est en effet aux cris de « mort aux arabes » qui glacent le sang que plus d’un milliers de colons sionistes ont investi la ville sainte, en un gravissime et criminelle provocation. En organisant la « marche des drapeaux » qui commémore la prise et l’annexion illégale de la ville d’Al Qods, les colons et leurs soutiens de droite et d’extrême droite n’ont qu’une idée en tête, comme le rappelle leur slogan « Mort aux Arabes ». Cette « marche des drapeau », qui s’est opérée via la porte de Damas, trahit en fait la haine farouche du propre drapeau palestinien. Cela trahit la négation du peuple palestinien, victime d’un génocide en règle de la part de l’occupant sioniste. Le même phénomène est également observé lors de toute entreprise coloniale. Ce qui avait déclenché les horribles massacres du 8 mai 45, ce fut bien le brandissement d’un drapeau algérien lors de la marche célébrant la victoire des alliés sur les forces de l’axe. Au Sahara Occidental occupé, c’est également le drapeau de la RASD qui est formellement proscrit. Le 13 mai à Al Qods-Est, lors de l’enterrement de la journaliste d’Al-Jazeera Shireen Abu Akleh, les policiers sionistes s’étaient rués sur la foule, y compris sur les porteurs du cercueil, manquant de le faire tomber. Outre le fait de voir des Palestiniens se rassembler, leur rage avait en fait explosé à la vue des drapeaux palestiniens brandis, certains recouvrant même le cercueil. Dimanche 29 mai, ces mêmes policiers encadraient et protégeaient les nationalistes sionistes – dont beaucoup de colons – venus à Al Qods pour la « marche des drapeaux » sionistes. Cette provocatrice marche commémore chaque année l’annexion de la partie palestinienne de la ville par sainte. Une provocation évidente pour les Palestiniens, d’autant que, contrairement aux années précédentes, la marche est passée cette fois par les quartiers musulmans de la Vieilleville en entrant par la porte de Damas. Selon des médias sionistes, près de 2 000 colons sont entrés dans l’enceinte, par petits groupes. Certains d’entre eux dansaient, agitaient des drapeaux et effectuaient des rituels de prière sur le site, provoquant la colère des fidèles palestiniens : selon un accord de plusieurs décennies entre l’entité sioniste et la Jordanie – le gardien officiel de la mosquée –, le culte juif sur le site n’est pas autorisé. Un certain nombre de fidèles palestiniens ont été enfermés par la police à l’intérieur de la salle de prière al-Qibli de la mosquée al-Aqsa. En revanche, plusieurs journalistes palestiniens ont été empêchés d’entrer par cette même police alors que, toute la matinée, les arrestations de jeunes Palestiniens se sont multipliées dans la Vieilleville.
Kamel Zaidi