Marchés du pétrole et gaz : Les ambitions de l’Algérie réaffirmées
Les ambitions de l’Algérie qui prévoit une augmentation de 10 milliards de m3 de sa production gazière d’ici à 2027, ont longuement été évoquées par le PDG du Groupe pétro-gazier national Sonatrach dans une interview accordée au site spécialisé en énergie S&P Global.
Toufik Hakkar a dans ce contexte affirmé que l’objectif « esquissé est d’approvisionner le marché avec «plus de 110 milliards de m3 au cours des cinq prochaines années, pour répondre à la fois aux besoins du marché national et de mettre des quantités supplémentaires sur le marché international».
«L’industrie gazière est capitale, et l’Algérie s’engage à assurer à ses partenaires un approvisionnement stable, durable et fiable en gaz naturel, tant que la demande de gaz reste forte», a en effet assuré le PDG de la Sonatrach.
Il a, à ce propos, rappelé les contrats paraphés durant l’exercice dernier avec les géants pétroliers dont Eni, Total énergie ou encore OXy pour la valorisation des gisements dans le bassin de Berkine et également les investissements dans l’amont gazier et pétrolier.
En s’engageant dans une nouvelle dynamique de développement, la compagnie nationale des hydrocarbures a en effet, procédé durant l’année 2022 et au début de l’année en cours à la signature de plusieurs accords, contrats et mémorandums de coopération avec des compagnies mondiales, consolidant sa place de leader dans le domaine des hydrocarbures au niveau africain et international.
Dans cette optique, il y a lieu de citer les deux accords stratégiques signés en janvier dernier à Alger avec le groupe Italien ENI.
Paraphés par le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, et le PDG d’Eni, Claudio Desclazi, en présence du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et de la présidente du Conseil des ministres italien, Mme Giorgia Meloni, ces accords stratégiques définissent les futurs projets communs portant sur l’approvisionnement énergétique, la transition énergétique et la décarbonation.
Toujours dans le cadre de cette dynamique de développement et de partenariat, le groupe pétrolier national avait signé un protocole d’entente avec la société gazière allemande «VNG AG» pour la réalisation de projets dans le domaine de l’hydrogène et l’ammoniac vert et ce, dans le but d’exporter vers l’Allemagne.
Ce protocole comprend, dans un premier temps, la réalisation des études de faisabilité relatives à la chaîne de valeur de l’hydrogène, de la production et du transport à la commercialisation, avec la possibilité d’utiliser les réseaux de canalisations entre l’Algérie et l’Europe pour le transport de l’hydrogène vert.
S’inscrivant dans une politique de reconquête de parts du marché, Sonatrach a réussi à signer, en novembre 2022, un contrat d’achat et de vente de gaz naturel avec la compagnie slovène Geoplin. Ce contrat permet la fourniture à la Slovénie de gaz naturel à travers le gazoduc reliant l’Algérie à l’Italie pour une période de trois ans, à partir de janvier 2023.
Au niveau africain, Sonatrach a concrétisé également des accords avec des compagnies libyenne et nigérienne, ainsi qu’un mémorandum d’entente avec deux sociétés pétrolières sénégalaises pour examiner les possibilités de coopération dans les domaines de l’amont et de l’aval des hydrocarbures.
L’Algérie, un fournisseur fiable
Le PDG de Sonatrach a également évoqué dans l’interview accordée au site spécialisé en énergie S&P Global, les efforts maintenus de l’Algérie dans l’augmentation de la production et l’approvisionnement du marché en gaz.
En chiffres, Toufik Hakkar, affirme que l’Algérie a pu placer plus de 4 milliards de m3 sur le marché spot, « via le gazoduc Enrico Mattei ou Transmed».
Grâce à des réserves substantielles de gaz naturel et à l’augmentation récente de la production, la compagnie nationale des hydrocarbures affiche désormais une ambition de devenir «l’une des plus importantes sources d’approvisionnement en gaz au monde».
Actuellement, la production globale du gaz naturel dépasse les 130 milliards de m3, dont plus de 50 milliards de M3 est destinée à l’exportation. Quant à la capacité de liquéfaction, elle est estimée à plus de 30 milliards de m3/an avec l’existence de 4 complexes de liquéfaction.
« Nous sommes toujours convaincus que seule la visibilité sur les comportements du marché et la demande future de gaz naturel pourrait soutenir les politiques d’investissement dans les projets gaziers à forte intensité de capital » a encore indiqué Toufik Hakkar.
Pour lui, les « contrats à long terme ont l’avantage de maintenir le niveau d’investissement nécessaire pour approvisionner le marché et assurer la stabilité des prix ».
Dans ce sens, Hakkar a rappelé que l’Algérie s’est engagée à assurer à ses partenaires un approvisionnement stable, durable et fiable en gaz naturel, mais aussi en pétrole dont les capacités de raffinage de pétrole s’élèvent désormais à plus de 30 millions de tonnes/an.
« Nous comprenons clairement que la sécurité et la diversification des approvisionnements restent des enjeux clés pour nos client » a soutenu Hakkar estimant toutefois que’ « atteindre ces volumes a nécessité des milliards de dollars en dépenses d’investissement, avec des milliards supplémentaires prévus… ».
« Ces préoccupations doivent prendre en compte les exigences d’une visibilité juste et claire sur les contrats gaziers, à moyen et long terme, afin de permettre aux fournisseurs de gaz de planifier et prévoir leurs investissements «, a alors plaidé Hakkar.
« Nous prévoyons une production supplémentaire d’environ 1 milliard de barils équivalent pétrole « a t-il déclaré relevant que ces contrats témoignent de l’attractivité de la loi 19-13 sur les hydrocarbures, et des efforts déployés par l’Algérie pour améliorer le climat des affaires et permettre aux investisseurs, notamment étrangers, de travailler dans un environnement concurrentiel.
Toufik Hakkar a assuré un peu plus loin, que Sonatrach discute avec des partenaires qui opèrent en Algérie et qui sont intéressés par de nouveaux projets d’exploration et de développement, et avec d’autres sociétés intéressées par un futur partenariat.
« Nous espérons signer de nouveaux contrats en 2023, a-t-il ajouté affirmant encore que les discussions concernent également la pétrochimie, les énergies renouvelables et la réduction de l’empreinte carbone générée par nos activités.
Synthèse Y.Y