Maroc-gate : Der Spiegel évoque des documents exclusifs compromettants pour Rabat
C’est le célèbre journal allemand Der Spiegel qui en fait la révélation. Il affirme avoir pu consulter de nombreux documents s exclusifs des services en train d’enquêter sur le vaste réseau de corruption au sein du Parlement européen.
Il en ressort que si au départ certains pensaient que c’est le Qatar qui était au centre de ce scandale, il est apparu très vite aux enquêteurs que c’est le Maroc le plus grand pourvoyeur et financier de ce très vaste réseau de corruption. Rabat achète depuis des années des eurodéputés afin de les amener à peser sur ses accords de pêche et d’exploitation du phosphate au Sahara Occidental.
L’ensemble de ces accords avaient été dénoncés par la Cour de justice européenne. Celle-ci avait assommé le Maroc en concluant que l’unique représentant du peuple sahraoui est le front Polisario. C’est de là que viennent ces manœuvres politiciennes et en coulisses afin de tenter de noyer des échéances, devenues désormais inéluctables.
Il est question d’une soixantaine d’eurodéputés qui langent au râtelier marocain. L’enquête progresse assez rapidement depuis qu’Antonio Panzeri ex-eurodéputé et artisan de ce vaste réseau de corruption, est passé aux aveux. Il en est ressorti que c’est l’actuel ambassadeur marocain en Pologne, Abderrahim Atmoun qui est chargé de graisser les pattes des eurodéputés. Le choix de la Pologne doit viser à brouiller les pistes, attendu que le plus simple aurait été de choisir Bruxelles.
Les « bienfaits » et la générosité d’Atmoun lui ont valu la légion d’honneur (excusez du peu !) de la part de l’ex-président français Nicolas Sarkozi. A côté d’Atmoun évoluent de nombreux barbouzes de la DGED marocaine, dont le patron, Yacine Mansouri, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international.
La corruption, bien rodée, commence par des diners copieux, de charmants petits cadeaux… l’appétit venant en mangeant, on en arriver aux somptueuses vacances offertes aux eurodéputés ciblés dans de luxueux palace. Les services de la DGED et de la DGST d’Abdellatif Hammouchi en profitent pour filmer ces personnes dans des attitudes ou positions compromettantes.
Sachant que le tourisme sexuel et la pédophilie sont « monnaie courante » au royaume chérifien, il devient dès lors aisé de faire chanter ces personnes.
Le bâton vient alors en appoint de la carotte. Des enquêtes minutieuses doivent toucher l’ensemble des décisions « anecdotiques » prises par le Parlement européen durant au moins la dizaine d’années précédentes. En attendant, il faudrait s’attendre à une deuxième cascade de révélation dès la fin de ces fêtes du nouvel an.
El Ghayeb Lamine