Marocgate : le voile se lève sur les manigances du makhzen
Il faut bien que la vérité éclate un jour ou l’autre et que les manigances nauséabondes du makhzen soient étalées au grand jour, mettant bas les masques de sainte-nitouche que le roi et ses sbires ont toujours voulu porter tout en plongeant dans la fange de la corruption et des coups bas. C’est aussi la vérité toute nue qui a éclaté aux visages de ceux qui se plaisaient à faire des leçons de morale à tous ceux qui n’étaient avec eux.
Ainsi, et après les enquêtes pour corruption ayant touché le Parlement Européen, le journal ‘L’Humanité’ vient de publier sa propre enquête sur ce scandale tonitruant qui vient d’éclabousser une institution censée représenter les peuples européens et parler en leurs noms. Cette enquête de ‘L’Humanité’ est à son deuxième volet et a voulu mettre la lumière sur des personnalités parlementaires françaises qualifiées de ‘’cibles privilégiées du lobbying du royaume du Maroc’’.
Au début de son article, la journaliste de ‘L’Humanité’ rappelle que l’ex eurodéputé italien, Pier Antonio Panzen aurait eu des accointances avec les services secrets du makhzen par le biais de l’actuel ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun, très connu des milieux parlementaires comme ‘’pourvoyeurs de cadeaux en contrepartie de l’alignement de certains élus sur les positions du Maroc, notamment sur le dossier brulant du Sahara Occidental’’.
Dans le même contexte, certains élus français au PE auraient reçu des cadeaux pour les inciter à embrasser les thèses du makhzen. Le journal rapporte le fait que l’ex eurodéputé français José Bové se trouve aujourd’hui faire l’objet d’une plainte pour diffamation déposée en France par le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch. L’ancien eurodéputé a été contacté par la journaliste, affirme que des propositions marocaines lui ont été faites en 2015 afin qu’il ‘’arrange’’ les choses concernant l’accord UE-Maroc sur la libéralisation réciproque en matière de production agricole et de pêche. L’ex eurodéputé a affirmé avoir refusé ces propositions marocaines.
Continuant dans le même sens, José Bové dénonce l’existence d’un groupe d’élus ‘’très actifs’’ qui se tenaient toujours prêts à défendre le makhzen contre toute décision qui va à l’encontre de ses intérêts.
Poursuivant ses investigations, la journaliste cite l’ex eurodéputé socialiste français, Gilles Pargneaux, connu pour ses très fréquents voyages au royaume alaouite et les nombreuses décorations offertes par le roi M6. D’ailleurs ce personnage a été président du groupe d’amitié UE-Maroc et s’est reconverti, par la suite, dans le lobbying. Son ancienne collègue au PE, Ana Gomes, le décrit comme étant le ‘’lobbyiste du Maroc le plus effronté’’, qui se présentait même comme conseiller du roi.
Gilles Pargneaux a aussi eu des liens avec une espionne marocaine expulsée de Belgique par la sureté de l’Etat qui estimait qu’elle constituait une menace pour la sécurité nationale belge après qu’il ait été prouvé qu’elle était fortement impliquée dans des activités de renseignement en faveur du Maroc.
Cet ex eurodéputé n’est malheureusement pas le seul à avoir été soudoyé par le makhzen qui s’est spécialisé dans la corruption de personnalités européennes afin de continuer d’occuper le Sahara Occidental et de s’emparer de ses richesses, en faisant fi de toutes les résolutions de l’ONU et du droit international.
Mais il faut dire que l’étau se resserre et que tous les soutiens du makhzen se trouvent écartés des centres de décisions et même poursuivis par leurs justices pour avoir accepté les pots-de-vin empoisonnés du roi du Maroc.
Même en s’acoquinant avec le diable, le makhzen est en train de voir le sol se dérober sous ses pieds et, bientôt, il sera enseveli sous la fange de la corruption et de la trahison.
Tahar Mansour