Méga-projet du Nil : l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie s’accordent à ne pas s’entendre
Après moult rencontres entre le Soudan, l’Egypte et l’Ethiopie concernant le grand barrage de la Renaissance, les discussions entre ces trois pays sont toujours au point mort.
Pourtant, selon les experts, ce méga-projet promet de fournir de l’électricité à l’ensemble de la population et de soutenir le développement économique du pays.
Mais cet ouvrage construit sur le principal affluent du Nil pourrait entraîner une crise de l’eau dévastatrice en Égypte et des conséquences environnementales irréversibles.
En réalité, selon le ministre soudanais de l’Irrigation, le Soudan, l’Egypte et l’Ethiopie ont échoué à se mettre d’accord sur un texte commun concernant la gestion du méga-barrage construit par Addis Abeba sur le Nil.
“Après (…) un examen des travaux des groupes d’experts au cours des derniers jours, il est devenu clair que le processus de fusion des trois projets est au point mort”, a déclaré dans un communiqué le ministre soudanais Yasser Abbas à l’issue d’une visioconférence avec ses collègues égyptien et éthiopien sous les auspices de l’Union africaine (UA).
Durant dix jours, les experts des trois pays ont cherché en vain à fusionner les projets d’accord préparés par les trois pays.
Vendredi, ils ont présenté aux ministres de l’Irrigation et de l’Eau un rapport sur leurs travaux sans aboutir à un accord.
Ces tractations, entamées il y a plusieurs mois, ont été suspendues deux semaines à la suite de l’exigence par Addis Abeba de lier la gestion du barrage à une renégociation sur le partage des eaux du Nil bleu.
Addis Abeba estime que le Grand barrage de la Renaissance (Gerd) est essentiel à son développement économique et à son électrification tandis que Khartoum et Le Caire craignent que le futur plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique, haut de 145 mètres, ne restreigne leur accès à l’eau.
Ferhat Zafane (avec AFP)