Mercuriale : que se passe-t-il cette année ?
Depuis des temps immémoriaux, les prix des fruits et légumes accusent une hausse très importante durant la première semaine du Ramadhan puis régressent à partir de la deuxième semaine, laissant la place aux emplettes pour l’Aïd, habits pour enfants et gâteaux se mettant alors de la partie.
Cette année, nous sommes au quinzième jour du mois sacré de Ramadhan et les prix, au lieu de baisser, ont connu aujourd’hui samedi une hausse inattendue, qui met à mal le budget des smicards et même de la classe dite moyenne.
En effet, dame Patate est arrivée à 150 DA et plus après avoir couté entre 100 et 120 DA durant les jours passés, peut-être portée par le double effet de sa rareté et de la pluie qui ne s’est pas arrêtée de tomber depuis trois ou quatre jours, empêchant les agriculteurs de la déterrer.
Mais il faut dire qu’il y a aussi le phénomène de la rétention et de la spéculation qui n’ont jamais été aussi présentes dans les mœurs des commerçants algériens.
Les autres légumes ont pris le même chemin ascendant avec les oignons qui coutent entre 50 et 70 DA, la tomate entre 80 et 130 DA, les petits-pois qui arrivent à 160 DA et jusqu’à 200 DA pour les meilleures qualités. La salade laitue est vendue quant à elle entre 150 et 200 DA, la courgette dépasse allègrement les 120 DA, l’aubergine est à 180 DA le kilo et les carottes 80 DA et plus. En poussant plus loin dans les marchés, nous pouvons trouver des poivrons et des piments entre 200 et 250 DA, de la betterave à partir de 140 DA (du jamais vu) et des haricots verts au-dessus de 400 DA le kilo.
Pour les viandes, le mouton coute entre 170 et 1900 DA le kilo, le bovin à partir de 1500 DA et même la viande de chèvre dépasse les 1200 DA le kilogramme.
Le poulet est toujours à plus de 420 DA le kilo, le foie de volaille à 1100 DA et même les ailes qui ne coutaient pas plus de 150 DA font actuellement entre 250 et 300 DA le kilo. Même si elle n’est plus aussi demandée qu’auparavant, la dinde se maintient au-dessus de la normale à partir de 450 DA et jusqu’à 1000 DA pour les escalopes. Nous ne parlerons pas du poisson qui vaut entre 800 et 3000 DA, selon le type et la fraicheur.
Concernant les fruits, l’orange, en fin de parcours coute entre 100 et 280 DA le kilo selon le calibre et la qualité, la moins chère dégageant déjà une odeur de pourriture, mais elle trouve preneur quand même. Les pommes se vendent à partir de 150 DA et arrivent jusqu’à 600 DA, toujours selon le calibre et la qualité, mais la banane a perdu quelques dizaines de dinars à 450 DA après avoir culminé à 600 DA le kilogramme.
Les dattes, très demandé durant le Ramadhan sont proposées entre 350 et 900 DA pour les meilleures alors que la fraise, peut-être boostée par la pluie qui empêche sa cueillette est arrivée jusqu’à 500 DA le kilo pour retomber aujourd’hui à 400 DA, ce qui est toujours aussi cher. Il y a aussi la pastèque qui a fait son entrée sur le marché mais les prix sont toujours trop élevés pour les portefeuilles des algériens, puisqu’elle coute entre 120 et 180 DA le kilogramme, avec la possibilité d’acquérir une demie ou un quart de pastèque, mais l’hygiène est absente de manière scandaleuse.
Enfin, les fruits secs pour le fameux tadjine lehlou très prisé durant le mois sacré, ils se sont carrément envolés avec des prix qui arrivent à 3000 DA pour beaucoup d’entre eux comme les abricots, très demandés, alors que les pruneaux et les raisons secs se vendent entre 1500 et 2000 DA.
A partir de cette semaine, ce sont les vêtements qui vont voler la vedette aux fruits et légumes et ils affichent déjà leur prétention à aller toujours plus haut que les possibilités financières des ménages algériens.
Tahar Mansour