Mise en application du Plan d’action du gouvernement : Ce que recommandent les experts
Les députés de l’Assemblée Populaire Nationale (APN) ont entamé ce lundi, le débat général du Plan d’Action du Gouvernement présenté dans la matinée par le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, lors d’une séance plénière, présidée par Ibrahim Boughali, président de l’Assemblée.
Ce Plan est axé essentiellement sur l’engagement de réformes structurelles destinées à relancer l’économie nationale et moderniser le système bancaire et financier.
«L’objectif du plan d’action du gouvernement, c’est de passer à une nouvelle gouvernance basée sur une logique de création de la richesse, de transparence, de compétence et de compétitivité car les défis de la prochaine étape sont énormes et le contexte, aussi bien intérieur qu’international, est difficile », prévient Mahfoud Kaoubi analyste politique et économique.
Pour porter ce plan d’action, l’expert a en outre recommandé de « mettre en avant les compétences. « Sans professionnalisation de la pratique politique et de gestion, nous allons retomber dans les mêmes expériences constatées antérieurement».
« Sans compétence, nous aurons perdu la bataille de la légitimité auprès de la société et celle de la qualité des choix techniques dont dépendent les résultats futurs sur les plans économique et social », a-t-il en effet relevé ce lundi, lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale.
Rappelant que « le contexte intérieur est marqué par un tarissement des ressources financières, une demande sociale de plus en plus accrue et une tension qui risquerait d’augmenter si le statut quo perdure », l’expert, a noté que « le contexte mondial est, lui marqué par les conséquences du Covid-19 avec une rareté des financements, principalement orientés vers les pays du nord au détriment des pays du sud et une concurrence accrue pour capter ces investissements et aussi, une augmentation des prix des denrées alimentaires et différentes ressources qui réduisent et rendent difficiles le champs de manœuvre des gouvernants.»
C’est pourquoi, « ceux qui gouvernent actuellement sont appelés à faire des choix techniquement infaillibles et basés sur la réalisation d’objectifs car, c’est uniquement en fixant une feuille de route qui permette d’évaluer l’action du gouvernement sur le court, le moyen et le long terme que cette action sera légitimée, avec un retour positif auprès de la population ».
« Le mode de gouvernance doit changer. La transparence est une condition sinequanone pour la mise en place de l’ensemble des modes opératoires sur les plans économique et social, surtout si on prend en considération la faillite de l’ancien système au niveau de la gouvernance », a insisté Mahfoud Kaoubi qui recommande de lister les priorités parmi les différentes réformes prévues dans le plan d’action du gouvernement.
« En termes de financement, il faut maintenant prioriser. Jusque là, nous avons soutenu la consommation, sans donner l’importance nécessaire à l’investissement qui peut créer de la richesse et régler les problèmes de la société algérienne à moyen terme. Ce sont des choix amères, les choses ne se présentent pas avec facilité », a-t-il soutenu.
M.M.H