Mohamed Hamadouche : « Nous avons un manque à gagner de plus de 400 000 véhicules! »
C’est énorme le manque à gagner en matière des véhicules neufs à importer pour répondre aux besoins croissants du marché algérien, sachant qu’en 2020 l’importation a été carrément gelée. Ainsi, selon Mohamed Hamadouche, universitaire et expert économique, le problème qui se pose aujourd’hui, « c’est qu’on refuse toujours l’arbitrage du marché.
Un refus qui s’est répercuté négativement sur la pertinence du marché. Ainsi lorsque l’Etat intervient par une fiscalité ou par une bureaucratie, qui créera un déséquilibre entre l’offre et la demande, cela veut-dire, que nous avons touché à tout ce qui est pertinence du système des prix » a tenu à nous préciser dans notre économiste.
Abondant dans le même ordre d’idée, notre interlocuteur, la situation dans laquelle patauge aujourd’hui le secteur de l’automobile en Algérie, incombe à l’absence de l’importation et de la production des véhicules, sur une période d’une année.
« Cette situation qui a perduré pendant plus d’un an, a engendré un déficit qui dépasse les 400 000 voitures touristique. Un déficit qui sera compensé en 2021 par les prix. Systématiquement la mauvaise régulation du marché par l’Etat, se répercutera automatiquement sur les prix.
Il faut s’attendre à une hausse vertigineuse des prix des véhicules importés » prévient notre économiste. Pire encore, Mohamed Hamadouche, affirme que les concessionnaires ne vont jamais respecter les prix annoncés initialement.
« Il ne faut pas s’attendre aux prix qui seront annoncés initialement. Autrement dit, cette mauvaise régulation, va créer des intermédiaires, qui vont s’enrichir aux dépens des pauvres citoyens » met-il en garde. Par ailleurs, notre expert a plaidé pour l’application de l’article 110 de la loi de finances pour 2020 qui autorise l’importation des véhicules de tourisme de moins de trois ans d’âge, par les particuliers résidents, avec leur propre devise.
«Un véhicule est un investissement. Il est inconcevable dans un pays de ne pas trouver un véhicule neuf. Il fallait mettre des normes de base aux concessionnaires, instaurer des normes de base dans une perspective d’encourager l’investissement local.
Il fallait ouvrir l’importation des véhicules, durant au moins le premier trimestre 2020, sur un programme général d’importation selon des critères bien définis, surtout sur les normes, en attendant d’avoir une base ou une stratégie industrielle. Cette stratégie aurait pu nous permettre d’importer au minimum, 100 000 véhicules en 2020 » affirme M. Hamadouche. Enfin, notre économiste affirme, que l’importation des véhicules neufs n’affectera en aucun cas nos réserves de changes, « ils veulent nous faire peur, c’est des pratiques qui remontent aux années 1970.
Cela reflète une chose, nos responsables ne font pas confiance au marché » dénonce-t-il.
Yahia Maouchi