Mohamed Ould Salek, ministre des Affaires Etrangères sahraoui, à RT France : « Les lignes rouges sont déjà franchies »
Le ministre des Affaires Etrangères sahraoui, Mohamed Ould Salek, a mis à profit le grand entretien accordé ce mercredi à RT France pour solder ses comptes avec certaines paries bien connues, réputées hostiles au droit international, à commencer par celui du peuple sahraoui à disposer librement et souverainement de son droit et de son destin.
Evoluant sur du velours, après tous les revers médiatiques, diplomatiques et politiques essuyés par Rabat, le chef de la diplomatie de la RASD (république arabe sahraouie et démocratique), a répondu avec franchise, et sans le moindre détour à toutes ces questions avec lesquelles la journaliste pensait gêner, à défaut de déstabiliser son vis-à-vis. Non.
Le président sahraoui, qui se porte bien, et qui poursuit normalement sa convalescence, est entré en Espagne le plus légalement du monde, à l’aide de son passeport diplomatique. Les rumeurs qui ont circulé autour de cette fausse affaire, relèvent d’une grossière manipulation médiatique déployée par les services secrets marocains, avec l’aide de certains médias, dont Jeune Afrique.
Il en va ainsi pour la risible plainte déposée contre Brahim Ghali. Elle a en effet été ordonnée et initiée par des agents aux ordres des services marocains, s’indigne également Ould Salek.
Ce sont ces derniers aussi, qui œuvrent à transporter secrètement vers les enclaves espagnoles des milliers de migrants marocains et subsahariens via la RAM (royal air Maroc) sachant que les frontières entre l’Algérie et le Maroc sont fermées, et que le mur de sable, le plus long du monde, surnommé aussi « mur de la honte », ne permet aucun franchissement. Le criminel et cruel chantage aux populations n’est en fait pas nouveau depuis la marche verte de Hassan II de 1975.
Ce n’est pas tout, le Maroc a partie liée avec le trafic de drogue et les réseaux terroristes qui visent l’Europe, en France et en Espagne notamment. Il était temps de dire les choses clairement et franchement pour ce haut responsable sahraoui, pour lequel la responsabilité de l’ONU est pleine et entière dans ce qui se passe dans cette partie du monde. Il parle carrément de « complicité de certains membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU, à savoir la France dans la perpétuation de l’impunité du Maroc, ainsi que son entreprise coloniale.
S’agissant des relations, cordiales et amicales qui existent entre l’Algérie et le front Polisario, le responsable sahraoui a admirablement répondu à la perfide question posée sur le risque que ce mouvement indépendantiste ne tombe sous tutelle algérienne. Mis à part le fait que c’est le Maroc qui aime et privilégie les tutelles, la position algérienne relève d’un principe de base, lié à son soutien à l’ensemble des peuples qui se battent pour leur indépendance, leur émancipation et leur dignité. Il en va ainsi pour les peuples sahraoui, et palestiniens…
Mohamed Abdoun