Mohamed Salem Ould Salek : « L’heure est venue pour la RASD de revendiquer un siège permanent à l’ONU »
Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, n’a ni tergiversé ni emprunté de raccourcis pour annoncer l’urgence pour le Sahara Occidental à revendiquer un siège au sein des Nations-Unies en qualité de membre à part entière.
Cette déclaration tranchante, prononcée lors de la conférence de presse organisée lundi 5 avril, au siège de l’ambassade de la RASD à Alger, a été suivie par d’autres aussi pertinentes que dignes d’intérêt.
« Puisque le Maroc dresse, avec le soutien de la France, des obstacles à la tenue d’un référendum d’autodétermination au mépris de la légalité internationale, il est temps pour lui et ses complices de savoir qu’il ne pourra pas empêcher l’UA de continuer à traiter la question du Sahara occidental, en coordination avec les Nations unies, ni de faire renoncer l’organisation continentale au droit du peuple sahraoui à la liberté et à l’indépendance », a déclaré M. Ould Salek.
« Le peuple sahraoui est unanime sur son droit à l’indépendance et à sa souveraineté sur sa patrie et la terre de ses ancêtres. Raison pour laquelle et pour d’autres encore, le Maroc n’a d’autres alternatives que de cesser de concocter d’autres manœuvre visant à désinformer l’opinion publique afin de gagner du temps et de continuer la colonisation illégitime du territoire sahraoui », a-t-il soutenu.
Pour ce qui est de la position du Sahara Occidental quant à une solution définitive à ce conflit qui dure depuis des décennies, Mohamed Salem Ould Salek, a rappelé que « la RASD est disposée à appuyer les efforts de l’Organisation onusienne en vue d’accélérer la décolonisation du Sahara Occidental »
Interrogé, en marge de la conférence de presse, sur la situation des Droits de l’Homme bafoués par l’occupant marocain, le chef de la diplomatie sahraouie a indiqué : «l’occupant est maintenant sous le contrôle des organisations internationales spécialisées qui se sont mises d’accord sur le meurtre, les crimes de guerre contre l’humanité et aussi le génocide perpétré contre le peuple sahraoui par le biais d’une politique féroce d’oppression ».
Pour le ministre sahraoui des Affaires étrangères, « le temps presse pour le Maroc qui cherche à gagner du temps et à légitimer son annexion par la force, afin de continuer à commettre des crimes contre les civils sahraouis en toute impunité ».
« Apparemment, l’actuel monarque de Rabat fonde ses décisions sur des perceptions complètement fausses du peuple sahraoui et de la nature de la bataille… », a-t-il expliqué encore.
Il est évident pour le ministre sahraoui des Affaires étrangères et pour ceux épris de paix que : « Le Maroc veut se débarrasser du référendum que les Sahraouis ont longtemps attendu et qui tarde à venir ».
Ce même référendum, pourtant, promis par les Nations Unies au lendemain de la signature d’un cessez-le-feu entre le Front Polisario et le Maroc en septembre 1991.
Cependant, regrette le conférencier, « l’entêtement du Maroc mêlé au travail de coulisses de puissances comme la France et à un degré moindre l’Espagne par son silence, a fait que cet événement salvateur pour la peuple sahraoui est renvoyé aux calendes grecques.
Evoquant la prochaine réunion du Conseil de Sécurité prévue pour le 21 avril prochain, le chef de la diplomatie sahraouie a indiqué que si la nomination d’un nouvel émissaire en vue de relancer le processus de décolonisation tarde à se concrétiser, c’est dû selon lui aux manœuvres de coulisses des « soutiens traditionnels du Maroc » et non pas aux «pseudos difficultés à trouver le bon profil pour occuper ce poste », comme indiqué tout récemment, par le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Ferhat Zafane