Des centaines de personnes ont défilé ce samedi dans les rues de Montréal, sous la neige, pour dénoncer « la complicité du Canada dans les massacres perpétrés par Israël à Gaza en toute impunité depuis octobre ». Organisée à la suite d’un appel de la Coalition du Québec Urgence Palestine, la manifestation, qui a commencé vers 14 h au square Dorchester, a été appuyée par 228 organisations, y compris des syndicats, des associations étudiantes, des fédérations professionnelles, des associations de quartier ainsi que des partis politiques tels que Québec solidaire (QS), le Parti vert du Québec, le Parti communiste du Québec et le Parti marxiste-léniniste du Québec. Ruba Ghazal, députée de QS dans Mercier, elle-même d’origine palestinienne, se trouvait ainsi parmi la foule pour dénoncer le massacre d’une population innocente. Avec 32 000 morts, dont beaucoup d’enfants, c’est important pour nous de continuer les actions de solidarité avec le peuple palestinien, a-t-elle déclaré en se réjouissant de voir autant de monde. Environ 150 personnalités publiques ont également répondu à l’appel de la Coalition du Québec Urgence Palestine, parmi lesquelles Anaïs Barbeau-Lavalette, autrice, cinéaste et cofondatrice du mouvement Mères au front. Très émue, Mme Barbeau-Lavalette, qui a vécu dans les territoires palestiniens, a pris la parole pour raconter l’histoire de son amie Rima, mère de cinq enfants, avec laquelle elle est en contact régulier et qui a perdu des dizaines de membres de sa famille depuis le début de l’assaut israélien sur Gaza, déclenché à la suite de l’attaque sanglante du Hamas, le 7 octobre dernier. Quelque part, on est toutes des mères palestiniennes, on est là pour protéger les enfants de façon large. Il y a une espèce d’aveuglement volontaire, des enfants meurent de faim. Mères au front s’érige devant ce manque d’humanité foudroyant. Une citation deAnaïs Barbeau-Lavalette, artiste et cofondatrice du mouvement Mères au front Notre manque de courage est stupéfiant, ça me fait de la peine, a-t-elle ajouté, disant regretter qu’au Canada, on reste si immobile et si peu vocal, alors qu’on a des leviers majeurs pour faire évoluer la situation et favoriser la survie d’êtres humains.
R.I.