Mouloud Hamrouche : « les libertés, la démocratie et le contre-pouvoir mal assimilés dans notre pays »
Ayant longtemps gardé le silence face à toutes les discussions, les dits et les non-dits, face aussi à toutes les rumeurs et autres fake-news, Mouloud Hamroche, l’ancien chef du gouvernement du président Chadli Bendjedid vient de livrer, sur sa page Facebook, une analyse complète sur la situation politique et sociale en Algérie. Il estime qu’il est temps d’entamer les grandes réflexions pour une assise politique salvatrice de notre pays : « pour l’Algérie, le temps de la réflexion et de l’épreuve, c’est aujourd’hui et non demain », affirme-t-il.
« Les libertés collectives, la démocratie, la politique, le syndicalisme, le contrepouvoir et le contrôle sont mal compris et mal assimilés dans notre pays, et souffrent d’une insuffisance à l’usage et d’une absence néfaste dans la pratique politique, syndicale et sociale, nécessaires pour les individus et les groupes et capitales pour la pérennité de l’Etat ». Continuant dans son approche, l’ancien locataire de la chefferie du gouvernement affirme que la pratique politique est aussi nécessaire pour la stabilité de l’Etat ainsi que pour les bonnes pratiques de gouvernance et la protection des gouvernants.
Parlant toujours de la pratique politique, syndicale et sociale, Mouloud Hamrouche rappelle aussi qu’elle est vitale pour la pérennité de la gouvernance, pour l’harmonie et la solidarité sociétale : « si nous nous éloignons de ces bonnes pratiques, nous mettons l’immunité de l’Etat en danger et les dirigeants sous la ‘miséricorde des aléas’ et, surtout, nous ouvrirons de grandes brèches pour une intervention étrangère », a-t-il déclaré.
« Nous pouvons nous cacher derrière l’argument que ces pratiques sont liées à l’éveil social et à l’engagement politique, mais nous ne pourrons jamais les qualifier de grands dangers pour la conscience nationaliste algérienne ou encore des complots contre l’Etat et un danger menaçant la gouvernance du droit », a ajouté M. Hamrouche.
Il estime que ces concepts sont devenus, en même temps que les médias et les réseaux sociaux sont devenus des outils pour la pratique de la souveraineté nationale et le nationalisme et constitue une barrière impénétrable contre la propagande et l’intervention étrangère ainsi qu’un mur protecteur contre les pressions économiques et sécuritaires.
« D’ailleurs ces concepts, les médias et les réseaux sociaux sont devenus, dans les pays jouissant de toute leur souveraineté une partie indissociable de leurs institutions sécuritaires et un outil non négligeable de défense nationale », a-t-il ajouté. « Dans ces pays, le gouvernant n’est pas seulement tenu de prêter serment, de tenir ses promesses électorales ou de se dire nationaliste, mais il doit subir une surveillance et une remise en cause obligatoire », déclare l’ancien chef du gouvernement.
Ces pratiques et concepts sont aussi devenus des moyens d’émancipation citoyenne, de développement économique, de la vie sociale, de la culture et de la connaissance. Ce sont là des preuves tangibles données par les pays développés que ces pratiques sont devenues un moyen de lutte efficace contre toutes formes d’extrémisme, de corruption, de gaspillage et de conflits d’intérêts, selon M. Mouloud Hamrouche.
Tahar Mansour