L’Algérie est à un tournant stratégique. Face à la fin de cycle de l’économie rentière et à la nécessité impérieuse de construire un nouveau modèle de croissance, le Président Abdelmadjid Tebboune a lancé une dynamique volontariste de transformation : réindustrialisation, transition énergétique, promotion des exportations et ouverture internationale.
Cette vision a été confirmée lors de la grande réunion économique tenue au Club des Pins, réunissant les membres du gouvernement, les investisseurs, les industriels et le Conseil du renouveau économique algérien (CREA).
Mourad Louadah, PDG d’IRIS JC INDUSTRIAL, diplômé en électronique, en énergies solaires photovoltaïques et avec un EMBA en gestion internationale, est l’un des chefs d’entreprise les plus actifs dans la transition énergétique.
Il revient ici sur les chantiers prioritaires à mener pour hisser l’Algérie vers une économie forte, exportatrice et souveraine
La Patrie Nwes : L’Algérie reste un pays à forte rente. Pensez-vous que les ressources actuelles sont suffisantes pour enclencher une vraie mutation économique ?
Mourad Louadah : L’Algérie est effectivement riche en hydrocarbures, qui représentent encore une part dominante de notre PIB et de nos recettes extérieures. Mais cette rente seule ne peut plus porter notre avenir. Aujourd’hui, les regards se tournent vers d’autres leviers : l’industrie manufacturière, l’agriculture saharienne, les mines stratégiques, le tourisme et surtout l’énergie solaire. Il ne s’agit pas de renier nos ressources fossiles, mais de les utiliser comme levier d’investissement dans des secteurs d’avenir.
La patrie News : Beaucoup parlent de diversification depuis des décennies. Pourquoi si peu de résultats concrets ?Quels sont les principaux freins à cette diversification que vous observez sur le terrain ?
Mourad Louadah : Le problème n’est pas l’ambition, c’est l’exécution. Trop longtemps, l’économie a été centralisée, administrée et orientée vers l’intérieur. La bureaucratie freine encore l’initiative privée. Il faut libérer les énergies entrepreneuriales, former une main-d’œuvre spécialisée, digitaliser l’administration économique et surtout instaurer un climat de confiance et de stabilité réglementaire. Les signaux envoyés récemment par le président vont dans ce sens.
La patrie News : Le président fixe un objectif de 7 à 10 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures d’ici 2027. Est-ce réalisable ?
Mourad Louadah : Oui, à condition d’avoir une politique industrielle cohérente avec une politique d’exportation. Cela passe par des filières stratégiques : l’agroalimentaire à haute valeur ajoutée, les matériaux industriels, les équipements techniques, les produits électroniques, et même les énergies renouvelables. Le monde cherche des fournisseurs alternatifs fiables. L’Algérie a un coup à jouer si elle investit dans la qualité, la certification, la logistique et l’image.
La patrie Nwes : L’annonce de la dissolution de l’ALGEX a surpris. Comment réinventer l’outil export algérien ? Comment reconstruire un dispositif efficace d’accompagnement à l’exportation ?
Mourad Louadah : Il faut en finir avec les structures figées et sans résultats. Le futur organisme annoncé par le président doit être un véritable hub stratégique tourné vers les marchés africains, asiatiques et européens. Il doit être digital, agile, réactif, et composé…
En conclusion, le parcours vers une économie diversifiée et durable en Algérie est semé d’embûches, mais il recèle également des opportunités prometteuses. Sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, le pays s’efforce de transformer sa structure économique, d’accroître ses capacités d’exportation et de réussir sa transition énergétique. En intégrant des pratiques durables et en favorisant un climat d’investissement propice, l’Algérie aspire à se repositionner sur la scène économique mondiale tout en affirmant son engagement envers la préservation de l’environnement et l’amélioration du bien-être de sa population.
Félicitations à Monsieur le Président Tebboune pour son engagement exceptionnel en matière de facilitation de l’exportation et des réformes économiques stratégiques. Son approche audacieuse pour la diversification de l’économie et la création d’un climat d’affaires favorable aux investisseurs étrangers constitue un tournant pour l’avenir économique du pays.
R.E