Energie
Naftal : une Entreprise Nouvelle, pour une Algérie Nouvelle (2ème partie)
Perspectives
- Stockage et transport
« Naftal a engagé des investissements très importants pour assurer une autonomie stratégique pour le pays, ce programme a été initié en 2010 pour réaliser une autonomie minimum de 30 jours de carburant, non seulement en matière de stockage mais aussi de transport », explique M. Kamel Benfriha, le PDG de Naftal.
- La ressource humaine
D’autres investissements ont aussi été consentis pour la ressource humaine « c’est la ressource clé de toute réussite » et Naftal a l’intention de former de jeunes cadres pour en faire l’élite de demain. « C’est simple, je suis là actuellement, mais dans quelque temps je n’y serai plus, donc il faudrait qu’il y ait quelqu’un ici pour assurer la continuité et il doit être formé et posséder les capacités pour cela. Il en va de même pour tous autres cadres dirigeants. C’est pour cela que nous avons initié cette démarche de formation », précise notre interlocuteur.
- Vers l’international
La projection vers l’international est une autre perspective pour Naftal, d’autant plus que les pouvoirs publics ont inscrit cet objectif dans leur politique économique. Donc Naftal soit se projeter vers l’international, surtout vers le Sahel et : « nous sommes sur des démarches et des consultations avec certains pays (avec les ministères et les entreprises activant dans le même secteur) pour trouver les segments que nous pourrons investir », déclare aussi le PDG de Naftal qui ajoute : « il y a beaucoup d’opportunités ».
Il y a aussi lieu de rappeler que Naftal exporte du bitume vers le Niger à travers un opérateur nigérian et se trouve aussi sur une solution globale, comprenant les carburants, le GPL, les stations-service, les produits d’entretien, les lubrifiants et les pneumatiques. « C’est ce que nous proposons et il y a un intérêt certain pour nos produits », affirme M. Benfriha. L’entreprise prend toutes les mesures de sécurité financière ou autre, avec un accompagnement des institutions de l’Etat, chacune en ce qui la concerne.
- La digitalisation
C’est l’un des objectifs stratégiques de l’entreprise Naftal, comme l’explique son premier responsable : « nous avons entamé la digitalisation de tous nos moyens de gestion et nous développons nos propres logiciels car pour Naftal, c’est un peu spécifique. Il ne faut pas que nous achetions des logiciels très onéreux pour n’en utiliser que 10% car le reste est incompatible avec notre matériel et notre gestion », estime M. Kamel Benfriha. Ce sont donc des logiciels ‘faits maison’ qui sont développés par les ingénieurs de Naftal qui répondent à l’activité de Naftal. « Tout est numérisé et si j’appuie sur une touche maintenant, j’aurais la facture qui a été établie à Bordj Badji Mokhtar, à l’instant », explique-t-il. La remontée de l’information est donc instantanée grâce à ces logiciels développés par Naftal.
- La modernisation
Naftal s’est lancée aussi récemment dans la modernisation des équipements existants, après les divers investissements déjà consentis pour acquérir de nouveaux. « La modernisation des équipements existants a constitué un axe stratégique dans notre politique et l’une des orientations que j’ai faites à tout le personnel de Naftal a trait au fait qu’il ne s’agit plus d’acquérir de nouveaux équipements mais que, pour l’exercice 2021, il s’agit de moderniser ce qui existe déjà », rappelle M. Benfriha.
- Le GPL
Le GPL carburant connait depuis quelques années une forte croissance, estimée à 32%/an car l’effet ‘prix’ attire de plus en plus d’adeptes de ce carburant, écologique en plus. « Nous avons commencé la commercialisation du GPL en 1983 et, jusqu’en 2015, il n’y avait pas cet engouement ni cette demande de conversion, des ateliers de conversion au GPL ont dû être fermés par manque de demande. A partir de 2016, la demande a connu un accroissement très accentué engendrant un taux de croissance annuel compris entre 28 et 32% et il faudrait donc investir dans le GPL, à commencer par l’augmentation des capacités de stockage qui sont actuellement d’à peine 2 jours et demi », a estimé le PDG de Naftal. L’entreprise n’a pas attendu et a déjà entamé une opération d’augmentation de capacités, une autre de dédoublement de pipes, surtout à l’est (Skikda-Khroub).
Covid19
A l’instar de toutes les entreprises nationales et même à travers le monde, Naftal a été lourdement impactée par la covid19 et il a fallu mettre en place toutes les mesures nécessaires afin d’atteindre deux objectifs contradictoires : maintenir l’activité de l’entreprise à un niveau acceptable et garantir la sécurité et la santé du personnel. Pour Naftal, l’expérience de M. Kamel Benfriha et sa connaissance parfaite de tous les rouages de l’entreprise, adossées à un management sans faille lui ont permis de surmonter toutes les difficultés générées par la pandémie. : « Grâce aux mesures adoptées, il n’y a pas un seul employé qui a été touché de manière irréversible. Pour commencer, nous avons écarté le maximum de personnel, surtout pour l’administratif où l’effectif n’était qu’à 5% qui était maintenu. Au niveau de la direction générale par exemple, sur les 1200 fonctionnaires, nous n’avons fonctionné qu’avec 100 cadres seulement, pour ce qui est du personnel opérationnel, il fallait le maintenir tout en mettant en place un protocole sanitaire afin de préserver la santé de tous, nous avons mis en position de réserve 46% du personnel opérationnel », assure le PDG de Naftal.
Bien sûr, Naftal a eu à subir des contaminations à la covid19, la première ayant été touchée est située à Blida et où tout le personnel a été touché : « mais grâce à Dieu, nous les avons pris en charge, nous avons loué tout un hôtel pour les isoler et nous avons aussi pris en charge leurs familles », rassure M. Benfreha. « Nous sommes plus qu’une entreprise citoyenne, Naftal est devenue presque familiale, l’employé de Naftal est notre frère, nous sommes avec lui dans toutes les circonstances », nous a-t-il affirmé. D’ailleurs l’entreprise n’a pas lésiné sur les moyens pour protéger son personnel avec des dépenses qui ont frôlé les 150 millions de dinars, uniquement pour les gels, masques et autres matériels : « nous sommes 32000 employés, à une bavette par jour et par employé, les dépenses sont assez importantes », estime notre interlocuteur.
Naftal a aussi participé avec la communauté avec des dons de masques, de gels et en participant à des décontaminations : « nous avons fait ce qu’il fallait faire ». Pour Blida, les employés de Naftal faisaient du porte-à-porte pour fournir des bouteilles de gaz butane aux familles qui étaient empêchées de se déplacer à cause du confinement général, et le PDG de Naftal en profite pour remercier tout le personnel de Naftal/Blida pour sa disponibilité à aider les citoyens en dépit des dangers sur leur santé.
En outre, une convention collective vient d’être signée entre la direction générale et les représentants des travailleurs pour l’octroi de prêts à ceux qui se trouvent en maladie de longue durée à cause de la covid19 afin de les aider à surmonter les difficultés financières induites par la perte d’une partie de leurs salaires, puisque la CNAS ne leur rembourse pas la totalité.
Naftal a aussi été très impactée par la covid19, surtout pour son activité phare représentée par l’aviation internationale pour laquelle le commerce du fuel s’est arrêté complètement, alors que c’est l’activité qui est la plus rentable pour l’entreprise. Même pour les autres activités, l’impact était là avec une baisse drastique concernant aussi bien les carburants, les lubrifiants, la pneumatique, ceci du fait que les véhicules ne roulaient plus au même rythme qu’avant la pandémie et le confinement qui s’en est suivi.
« Mais nous sommes quand même arrivés à des résultats positifs malgré tout », conclut M. Benfriha.
Tahar Mansour
Lire La Première partie :
Naftal : une Entreprise Nouvelle pour une Algérie Nouvelle (Première partie)