Ne pouvant assurer sa présidence
Le Mali se retire du G5 Sahel
Hayet Youba
Le Mali a annoncé, dimanche soir, son retrait du G5 Sahel et de sa force militaire conjointe pour protester contre le refus qui lui est opposé d’assurer la présidence de cette organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger. « Le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe», a annoncé le colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement, dans un communiqué. Créé en 2014, le G5 Sahel qui a lancé sa force conjointe pour lutter contre le terrorisme dans la région, en 2017, a une présidence tournante qui devait échoir cette année au Mali. Dans son communiqué, le gouvernement du Mali a précisé que sa décision de retrait « sera notifiée aux États membres de l’organisation conformément à la procédure prévue en la matière »expliquant que la conférence des chefs d’États du G5 Sahel, prévue en février 2022 à Bamako, devait « consacrer le début de la présidence malienne du G5 » mais «près d’un trimestre après le terme indiqué», cette réunion «ne s’est toujours pas tenue». La conférence aurait dû marquer le passage de témoin entre le Tchad et le Mali, dénonce le communiqué estimant que «la non tenue à Bamako de la 8ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat des pays membres du G5 Sahel, ainsi que des réunions statuaires des autres organes constitue une violation d’une décision prise par l’Institution, mais aussi celle des textes de base du G5 Sahel ». Les raisons de blocage sont dévoilées par le Mali qui affirme que «l’opposition de certains Etats du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée aux manœuvres d’un Etat extra-régional visant désespérément à isoler le Mali. » Sans citer directement les Etats, le Mali accuse, dans un premier temps, un membre du G5 Sahel de lui refuser la présidence prétextant «la situation politique interne», il s’agit bien évidemment du second push qu’a connu ce pays, en mai 2021, et la mise à l’écart des autorités de transition. Or Bamako « rejette fermement l’argument » de cet état et accuse, dans une seconde phase, la France, sans la nommée également mais en la désignant comme « pays extra-régional, d’être derrière cette situation de blocage. «L’
H.Y./agences