Alors que la veille encore, on voyait poindre les prémisses de l’arrêt du massacre massif des civils palestiniens, un coup de théâtre de dernière minute vient de se produire. Le bourreau Benyamin Netanyahu a en effet rejeté l’accord-cadre conclu à Paris et, plus encore, les amendements formulés par les factions palestiniennes, dont le mouvement de résistance Hamas. Netanyahou a clairement refusé les termes d’un cessez-le-feu énoncés par le mouvement Hamas, qui avait posé, la veille, ses conditions à une proposition d’accord-cadre avancée par Israël. Le premier ministre israélien l’assure avec arrogance: « Une pression militaire continue est une condition nécessaire à la libération des otages. Céder aux exigences délirantes du Hamas, que nous venons d’entendre, non seulement n’entraînera pas la libération des otages, mais invitera à un nouveau massacre, à un terrible désastre pour l’Etat d’Israël, que pas un seul de nos citoyens n’est prêt à accepter », après l’attaque menée par le mouvement Hamas, le 7 octobre passé. Au contraire, M. Netanyahou ne promet rien de moins qu’une « victoire totale », qu’il considère à la portée de l’armée dans quelques « mois ». Celle-ci estime avoir durablement affaibli le Hamas, en démantelant dix-huit de ses vingt-quatre bataillons. Mais les principaux chefs du mouvement lui échappent, et la capacité du Hamas à influer sur l’après-guerre demeure immense – grâce à ce qu’il reste de son appareil de sécurité et à son aura politique, parmi les Palestiniens, qui contraint toutes les factions à compter avec lui. M. Netanyahou entend donc l’user plus encore, et repousse au passage toute discussion sur l’avenir politique de Gaza et des territoires palestiniens. Il ne s’agit rien moins que d’une suicidaire fuite en avant aux fins de rester au pouvoir, et d’échapper à la prison pour ses affaires de corruption et son génocide à l’endroit des civils palestiniens. En attendant, un guerre directe n’est pas exclue entre l’Egypte et Israël depuis que l’armée d’occupation de cette dernière s’est mise à bombarder Rafah, forçant les civils à chercher refuge dans le désert du Sinaï égyptien. Le président égyptien avait considéré ce genre d’attaques comme un casus-belli. Il pourrait donc dénoncer l’accord de Camp David, déployer son armée et entrer en guerre à son tour. Dans tous les cas de figures, Netanyahu verse dans la provocation et recherche l’escalade. Avec plus de 28.000 martyrs et sa décision de poursuivre son génocide au même rythme, on imagine avec effroi le nombre total de victimes qui pourrait en résulter au final. Cela, sans parler de plus de deux millions de réfugiés en plein hiver, sans toits, privés de soins urgents, de nourritures, et survivant dans des conditions infernales. Il est temps que le monde force la main au bourreau Netanyahu et à ses complices suprématistes. Avis !
Kamel Zaidi