New-York : Le Conseil de sécurité de l’ONU examine la crise humanitaire au Soudan
Yahia maouchi
Le Conseil de sécurité des Nations unies tient, ce jeudi, une séance d’information consacrée à la situation au Soudan. Cette réunion vise à discuter de la protection des civils et des conséquences humanitaires du conflit, notamment ses répercussions sur le système de santé.
La directrice exécutive de l’UNICEF, Catherine Russell, et le secrétaire général de l’ONG Médecins Sans Frontières, Christopher Lockyear, présenteront un état des lieux de la situation. Le Soudan prendra également part aux discussions en vertu de l’article 37 du règlement intérieur provisoire du Conseil.
Près de deux ans après le déclenchement des hostilités, le 15 avril 2023, le Soudan traverse l’une des pires crises humanitaires de son histoire. Le conflit a entraîné un lourd bilan humain, des déplacements massifs de populations et une grave pénurie de nourriture et d’eau. À cela s’ajoute l’effondrement du système de santé et des services essentiels, ainsi que des violations flagrantes du droit international humanitaire.
Le conflit a provoqué le déplacement d’environ 12,8 millions de personnes, dont 3,7 millions ont trouvé refuge dans les pays voisins : la République centrafricaine, le Tchad, l’Égypte, l’Éthiopie, la Libye, le Soudan du Sud et l’Ouganda.
La réunion, convoquée à l’initiative du Danemark et du Royaume-Uni, devrait être marquée par l’expression d’une vive inquiétude face à l’augmentation des violations graves des droits des enfants. Selon un rapport de l’UNICEF publié le 4 mars, le nombre d’exactions documentées contre les enfants au Soudan a augmenté de 16 % en 2024 par rapport à 2023, une année qui avait déjà connu une hausse alarmante de 473 % par rapport à 2022.
Les intervenants, ainsi que plusieurs membres du Conseil de sécurité, devraient insister sur la nécessité de protéger les civils, en particulier les groupes les plus vulnérables, tels que les femmes et les enfants. Ils mettront également en avant l’importance d’assurer la justice et la reddition de comptes pour les victimes des violences, afin de garantir que les auteurs de crimes graves répondent de leurs actes.