Nouakchott réagit à l’assassinat de ses trois orpailleurs : « Un incident douloureux »
Le moins que l’on puisse dire est que la Mauritanie se montre extrêmement prudente et mesurée dans ses propos en évoquant les actes de terrorisme d’Etat que pratique régulièrement le Maroc dans les parties libérées du Sahara Occidental, non loin des frontières nord avec la Mauritanie.
Commentant l’assassinat des trois ressortissants mauritaniens, lors d’une frappe dans la localité de «Gleibe El Foula», située à l’Est du mur de la honte érigé par les Forces armées royales (FAR), avec l’aide de leurs homologues sionistes, le ministre de l’Équipement et des transports, porte-parole du gouvernement mauritanien, Nani Ould Chrougha a fait part du «mécontentement» de l’exécutif face au drame survenu au niveau des frontières nord du pays.
Lors d’une conférence de presse, le responsable mauritanien a qualifié l’incident de «douloureux». «Les orpailleurs doivent respecter les directives émises par les autorités sécuritaires et administratives», a-t-il insisté. Cette réaction est loin d’être suffisante.
La Mauritanie donne en effet l’air de ne pas en faire assez pour protéger ses ressortissants. Dans la nuit de mardi à mercredi, au moins trois orpailleurs mauritaniens ont trouvé la mort, lors d’une frappe dans la localité de «Gleibe El Foula».
Certains médias à Nouakchott ont accusé un drone des FAR d’être l’auteur du bombardement, alors que d’autres avancent la piste de l’explosion d’une mine.
Des thèses qui n’ont pas été évoqué par l’exécutif mauritanien. Les opérations visant les orpailleurs dans cette région sont fréquentes, la dernière en date remonte au 12 septembre dernier. Fin janvier, trois Mauritaniens ont péri aussi alors qu’ils étaient en train de chercher de l’or dans la même localité.
Pour rappel, nos confrères et amis d’ECSahrawi ont rapporté sur leur site, photos odieuses à l’appui, « qu’au moins trois chercheurs d’or mauritaniens ont été tués ce mardi dans une attaque aérienne marocaine dans la région de Gleibat El Fula, au sud-est du territoire du Sahara Occidental.
Le site, sans plus de précisions, se base sur des sources sécuritaires mauritaniennes. Le Maroc n’en est hélas pas à un acte de terrorisme d’Etat près. Plus grave encore. Il semble en effet que le choix de cette date du 1er novembre ne soit pas fortuit. C’est en effet le 1er novembre passé, jour pour jour que des drones similaires avaient vertement attaqué trois pacifiques camionneurs algériens.
La réaction algérienne, ferme et sans appel, avait établi un lien direct entre cette date symbolique, si chère aux cœurs de tous les Algériens, et cet acte de terrorisme d’Etat qui ne restera certainement pas impuni. Les camionneurs algériens, qui se déplaçaient à vide, étaient parfaitement identifiables.
L’ordre de tirer et de tuer, qui ne pouvait venir que d’une instance civile et/ou militaire, avait donc été délibérément donné afin de tuer des civils algériens désarmés, et dont les matricules étaient parfaitement lisibles et visibles pour ces drones dotés de caméras de haute précision.
En parlant de dates aussi, c’est également celle de ce 1er novembre, date d’ouverture et de tenue du sommet arabe, que l’ordre d’assassiner ces 3 orpailleurs mauritaniens avait été donné. Des attaques similaires se produisent régulièrement depuis la rupture unilatérale par le Maroc du cessez-le-feu de 1991. Tout porte à croire que le dernier rapport du SG de l’ONU, Antonio Guteres, remis au Conseil de Sécurité, et que nous avions rendu public en son temps, ait tacitement « encouragé » la force occupante marocaine à persister dans ses criminels actes de terrorisme d’Etat.
Ainsi, et comme écrit ici-même maintes fois, l’absence de sanctions et de résolutions contraignantes à l’endroit du royaume chérifien encourage tacitement la persistance de cette détestable forme de terrorisme d’Etat. L’on fait bel et bien face à un cas typique de non-assistance à peuples en danger.
Mehdi Ghayeb