Nucléaire iranien : Les trois gestes forts de Washington
Les États-Unis ont procédé jeudi 18 février à trois gestes à l’égard de l’Iran, dans une volonté de relancer l’accord nucléaire de 2015.
«Aujourd’hui, il s’agit de prendre des mesures diplomatiques pour voir si nous pouvons arriver» à l’objectif du président Joe Biden d’une remise en route de cet accord, a indiqué un responsable américain sous couvert d’anonymat.
Après une réunion virtuelle des chefs de la diplomatie française, britannique, allemande et américaine, Washington a annoncé accepter une invitation de l’Union européenne à des pourparlers en présence de Téhéran pour relancer l’accord international mis à mal par Donald Trump.
«Les États-Unis acceptent une invitation du haut représentant de l’Union européenne à une réunion du P5+1 (un groupe rassemblant États-Unis, Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni et Russie) et de l’Iran pour évoquer la meilleure façon d’avancer concernant le programme nucléaire de l’Iran», a annoncé le département d’État.
Un peu plus tôt, les quatre puissances occidentales avaient affirmé dans un communiqué conjoint leur objectif de «voir l’Iran revenir au plein respect de ses engagements» prévus par l’accord de 2015, afin de «préserver le régime de non-prolifération nucléaire et garantir que l’Iran ne puisse jamais acquérir une arme nucléaire».
Le communiqué est signé du Français Jean-Yves Le Drian, de l’Allemand Heiko Maas, du Britannique Dominic Raab et du secrétaire d’État américain Antony Blinken.
Le département d’État a enfin annoncé l’allègement des restrictions aux déplacements des diplomates iraniens auprès de l’Onu à New York, très alourdies par l’administration Trump. Elles leur imposaient notamment de se cantonner à quelques rues autour du siège de l’Onu.
L’Iran va ainsi revenir à une situation ante, imposée aussi aux missions diplomatiques cubaine et nord-coréenne, qui permettra à ses diplomates de se déplacer librement à New York et dans ses proches environs. «L’idée est de prendre des mesures pour supprimer les obstacles inutiles à la diplomatie multilatérale en modifiant les restrictions sur les voyages intérieurs qui ont été extrêmement restrictives», a expliqué le département d’État.
La réunion américano-européenne et le triple geste de Washington sont intervenus alors que le gouvernement iranien prévoit de restreindre à partir de dimanche l’accès des inspecteurs de l’AIEA à des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspectés d’avoir une activité nucléaire.
Téhéran a menacé de s’affranchir de nouveaux engagements pris en vertu de l’accord de 2015, sauf si les États-Unis lèvent leurs sanctions unilatérales imposées depuis 2018 et qui étranglent l’économie iranienne. La France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis ont appelé Téhéran à évaluer «les conséquences d’une mesure aussi grave, en particulier dans ce moment d’opportunité pour un retour à la diplomatie».
Antony Blinken «a rappelé que, comme l’avait déclaré le président Biden, si l’Iran revenait au strict respect de ses engagements (…), les États-Unis feraient de même et qu’ils étaient prêts à entamer des discussions avec l’Iran afin d’y parvenir», précise leur communiqué.
A.O