Opérations militaires russes contre l’Ukraine : L’Europe, l’alliée sur laquelle il ne faut pas compter
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, n’a pas été tendre avec les occidentaux, les européens en première ligne.
« L’occident nous a laissés seuls défendre notre pays. Personne ne veut combattre avec nous. Ils ont tous peur » a-t-il déclaré, ce vendredi, dépité par la tiédeur des réactions de ses alliés après l’offensive militaire russe contre l’Ukraine, de la veille.
« Comment allez-vous vous-mêmes vous défendre si vous êtes si lent à aider l’Ukraine? », a-t-il reproché, quelques heures avant de consentir à dialoguer avec les russes afin de préserver son peuple des effets d’une guerre à forces inégales.
Il est vrai qu’au-delà des dénonciations par à-coups phraséologiques, les dirigeants des pays occidentaux promettent des sanctions contre la Russie (restrictions dans les exportations de produits technologiques, et de compromettre des secteurs névralgiques comme les finances, les énergies et l’armement, en sus de toucher aux intérêts de personnes morales et des oligarques russes dans le monde…), mais sans engagements fermes.
Ces sanctions annoncées ne semblent pas être particulièrement rédhibitoires pour le maitre du Kremlin, dont le pays est déjà sous le coup de mesures coercitives depuis l’annexion de la Crimée en 2014.
Autrement l’Ukraine ne peut espérer un renfort militaire. L’Otan n’a pas le droit d’intervenir dans un pays, qui n’est pas un de ses membres. Le président américain Joe Biden l’a clairement signifié.
« Les Etats-Unis défendront le moindre pouce de territoire de l’Otan. Mais ils n’enverront pas de troupes en Ukraine. Le Pentagone dépêchera toutefois quelque 7.000 soldats de plus en Allemagne » a-t-il déclaré hier.
Le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, a invité les dirigeants de l’Otan à « analyser la marche à suivre et l’activation des plans de défense », dans un Sommet ce vendredi. Mais point de perspective de se lancer dans une démarche clairement belliqueuse contre la Russie.
Il faut dire que les intérêts des uns et des autres s’enchevêtrent étroitement. Une coalition européenne contre la Russie, se répercutera durement sur l’ensemble du vieux continent, très dépendant du gaz russe.
L’emballement des cours du pétrole, sous les effets exogènes des tensions géopolitiques, est de nature à affaiblir son économie, qui peine à reprendre après deux difficiles années marquées par la pandémie au Sras-Cov2. Cela sans perdre de vue la plus dramatique conséquence d’un conflit armé : les pertes humaines et la dislocation sociale.
Ces considérations inhibent forcément toute velléité des occidentaux à vouloir affronter la Russie les armes aux poings, quitte à abandonner, l’un des leurs, à son sort. a
S. Biskri