Paiement des livraisons du gaz russe en rouble : Le président Poutine appuie là où ça fait mal
A partir de ce vendredi, les pays occidentaux le gaz russe avec la monnaie du fournisseur, le rouble. Le président Vladimir Poutine en a fait une condition sine-qua-none. Il a signé, hier, un décret, astreignant les Etats considérés « inamicaux » pour leur implication franche aux côtés de l’Ukraine (Etats-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Japon et l’Australie), à ouvrir des comptes enroubles dans des banques suisses afin de pouvoir régler leurs livraisons en gaz. Il a menacé de rompre unilatéralement les contrats, qui lient la Russie à ces clients, s’ils n’adhèrent pas à cette exigence. Il a précisé qu’une potentielle résilience signifierait « un défaut de paiement des acheteurs (…) Nous n’allons pas faire de la charité. Autrement dit, les contrats existants seront interrompus ».
Le maitre du Kremlin escompte, par cette mesure, tirer des dividendes avérés : remonter la valeur du rouble, et confronter ses adversaires périphériques dans son conflit avec l’Ukraine aux conséquences des sanctions économiques infligées à la Russie. Il appuie ainsi là où ça leur fait très mal, considérant que l’Europe, essentiellement l’Allemagne et la France sont étroitement dépendants du gaz russe.
Pour l’heure, les pays européens refusent d’obtempérer, s’en tenant aux clauses desdits contrats qui stipulent que les paiements se font en euro et en dollar américain. Il n’en demeure pas moins qu’ils prennent très au sérieux l’injonction des russes. Ils ont préparé aussitôt leurs opinions publiques à l’impact de cette démarche sur la consommation du gaz pour se chauffer et s’éclairer. Il semblerait, néanmoins, qu’une solution médiane se profile. Selon des experts économistes, invités sur les plateaux des chaines de télévision, « Le paiements européens du gaz russe se feraient via Gazprombank, filiale de gazprom non concernée par les sanctions occidentales, qui ouvrirait un compte à double entrée en rouble et en euro ».
S. Biskri.