Palestine : Fragile accord entre le Hamas et le Fatah
Un embryon d’accord se serait dégagé au Caire lundi-soir entre le Hamas et le Fatah, sous la supervision directe de « Moukhabarate », les services secrets égyptiens. Le hic, c’est que ce fragile accord est avant tourné vers l’après-génocide, que d’aucuns continuent de qualifier de « guerre ». voilà, en tous cas, le peu que nous avons pu savoir concernant cet accord embryonnaire, sur lequel nous demeurons hélas fortement dubitatifs. Mardi 3 décembre, au Caire, le Hamas et le Fatah, le parti du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, se sont mis d’accord sur la formation d’un comité chargé d’administrer le territoire de Gaza une fois que l’entité israélienne aura cessé son déluge de feu sur cette enclave. Sous l’égide des autorités égyptiennes, ils ont approuvé un projet d’accord devant être validé par un décret présidentiel à signer par Abou Mazen, selon un membre de l’équipe de négociations du Hamas et un autre du Fatah. Le texte du projet, stipule que le comité serait formé de dix à quinze personnalités non affiliées à l’un ou l’autre mouvement et aurait autorité sur toutes les affaires relatives à l’aide humanitaire, l’éducation, la santé, l’économie et la reconstruction, en coordination avec le gouvernement de l’Autorité palestinienne à Ramallah. Le mouvement Hamas avait fait savoir au cours des derniers mois qu’il ne tenait pas à administrer les affaires courantes dans la bande de Gaza, une fois la guerre terminée. Cet accord entérinerait cette position. Le comité serait également chargé d’administrer la partie palestinienne du point de passage de Rafah entre la bande de Gaza et l’Égypte, seule porte du petit territoire sur un pays autre que l’entité israélienne, où sont stationnées des troupes de l’armée la plus immorale du monde et que le criminel Benyamin Netanyahou n’entend pas évacuer. En revanche, sa stratégie de s’appuyer sur les divisions intrapalestiniennes, tout en les aiguisant, se trouverait contrariée par la confirmation d’un accord entre le Hamas et le Fatah. Celui-ci, cas unique depuis des années, ne constituerait pas à coup sûr un préalable à une « réconciliation » palestinienne mais ouvrirait potentiellement un nouveau cycle. D’ailleurs, à peine annoncé, ce plan a été rejeté par Jibril Rajoub, l’influent secrétaire-général du Fatah, qui y voit un facteur de « division » des Palestiniens. « Nous voulons un seul gouvernement, un seul appareil de sécurité et une seule politique. Toute discussion ou effort en dehors de ce cadre est une erreur », a-t-il détaillé devant des journalistes à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne (AP), en Cisjordanie occupée. C’est dire que d’ici à ce que cet accord fragile et incertain soit signé et mis en vigueur, il y a loin de la coupe aux lèvres. En attendant, les massacres de masse se poursuivent sans relâche. Il est ainsi question à ce jour de pas moins de 44.502 morts et 105.454 blessés, dont plus de 70 % sont des femmes et des enfants.
El Ghayeb Lamine