La réconciliation totale, active et définitive entre les factions palestiniennes n’est hélas pas pour aujourd’hui, ni pour demain d’ailleurs. Pour preuve, le Fatah, mouvement de Mahmoud Abbas, a injustement accusé, vendredi 15 mars au soir, le Hamas « d’avoir causé le retour de l’occupation israélienne de Gaza en entreprenant l’aventure du 7 octobre [2023] qui a mené à une catastrophe encore plus horrible et cruelle que celle de 1948 ».
Environ 760 000 Palestiniens avaient été expulsés de leurs terres à la création d’Israël. Le mouvement du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ripostait aux critiques formulées plus tôt dans la soirée par le Hamas, le Jihad islamique palestinien et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, marxiste) après la nomination d’un premier ministre appelé à réformer l’Autorité palestinienne dans le cadre de l’éventuel « après-guerre » à Gaza. Abou Mazen, qui évite toute élection depuis près d’un quart de siècle, et qui se sait rejeté par l’écrasante majorité des populations palestinienne, procède à de stériles et inutiles réformes par des séries de nominations.
La corruption gangrène l’ensemble des instances de l’Autorité palestinienne, laquelle collabore sur les plans de la sécurité et du renseignement avec les assassins de son propre peuple.
Jeudi, le président Abbas a nommé un de ses proches, l’économiste Mohammad Mustafa, à la tête du gouvernement, afin, selon des analystes, de convaincre la communauté internationale de sa volonté de réformer l’Autorité palestinienne. Vendredi 15 mars, le Hamas, le Jihad islamique palestinien et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, marxiste) ont fustigé cette nomination. « Former un nouveau gouvernement sans consensus national va aggraver les divisions inter-palestiniennes » , ont-ils mis en garde dans un communiqué conjoint.
« La nomination du premier ministre prouve la profonde crise au sein de l’Autorité palestinienne et sa déconnexion de la réalité », selon le communiqué, qui dénonce le « fossé entre l’Autorité et le peuple palestinien ». Depuis des affrontements fratricides en juin 2007, le leadership palestinien est divisé entre l’Autorité palestinienne de M. Abbas, menée par le Fatah, qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, et le Hamas, au pouvoir à Gaza.
Ces derniers mois, de nombreux Palestiniens ont vivement critiqué M. Abbas pour son « impuissance » à l’égard de l’opération terrestre et aérienne israélienne dans la bande de Gaza, aujourd’hui ravagée par la guerre. Nul doute que la gravissime accusation du Fatah, véritable pain béni pour Israël et ses relais planétaires, va aggraver les tensions et les dissensions entre Palestiniens, alors que ces derniers ont plus que jamais besoin d’unir leurs rangs.
Ali Oussi