Palestine occupée : Un drone frappe des policiers et des civils à Rafah ! (vidéos)
Un drone terroriste de l’armée d’occupation israélienne a bombardé ce dimanche, sans raisons apparentes, ni mises en garde préalables, des policiers et relevant de l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas, chargés de sécuriser et de fluidifier le trafic au niveau du passage de Rafah, frontière séparant la bande de Gaza de l’Egypte. Il est question de quatre morts et une dizaine de blessés, dont plusieurs enfants. Si le gouvernement d’Abou Mazen, directement visé à travers cette attaque criminelle se confine pour le moment dans un silence gêné, le mouvement de résistance Hamas a pour sa part réagi avec force dans un communiqué dont nous avons reçu copie. « Le perfide bombardement perpétré par une marche sioniste ce matin à l’est de la ville de Rafah, visant les policiers chargés de sécuriser l’entrée de l’aide, entraînant le martyre de trois d’entre eux, est considéré comme une grave violation de l’accord de cessez-le-feu. Ce crime et cette violation de l’accord de cessez-le-feu s’ajoutent au déni et au non-respect par l’occupation des termes de l’accord. La dernière en date est la déclaration faite aujourd’hui par l’occupation de ne pas autoriser l’entrée des caravanes et des engins lourds, ce à quoi elle s’était engagée et dont les médiateurs nous ont informés à la fin de la semaine dernière. À cela s’ajoute la réticence de l’occupation à entamer les négociations pour la deuxième phase, ce qui confirme son manque de sérieux dans le respect de l’accord conclu sous les auspices des médiateurs et en présence du monde entier. Cela révèle également les intentions du criminel de guerre Netanyahu d’entraver le cours de l’accord et des processus d’échange de prisonniers, ainsi que sa tentative de retourner à l’agression et de commettre davantage de crimes de génocide. Tout en condamnant ce crime brutal et toutes les violations dans la mise en œuvre de l’accord et du protocole humanitaire, nous tenons l’occupation pleinement responsable des conséquences de ce crime. Nous appelons également les frères médiateurs à assumer leurs responsabilités en obligeant l’ennemi sioniste à remplir toutes ses obligations, à intervenir pour mettre fin à ses violations répétées de l’accord de cessez-le-feu, à l’obliger à appliquer le protocole humanitaire avec toutes ses dispositions et à entamer immédiatement la deuxième phase des négociations ». ainsi donc, nos pires craintes semblent en passe de se réaliser, à savoir l’échec de ce cessez-le-feu. L’entité israélienne œuvre à piéger le Hamas en prolongeant indéfiniment sa première phase sans jamais passer à la seconde et à la troisième. En prolongeant la première, l’entité israélienne espère obtenir la libération de l’ensemble de ses prisonniers, semaine après semaine afin de ne jamais passer aux étapes suivantes. Celles-ci comporte, d’abord, la reconstruction de Gaza, et ensuite la mise en place d’une feuille de route précise concernant une solution définitive à deux Etats. Les dirigeants de la résistance palestinienne ne manquent pas d’intelligence et de vision prospective. Ils ne se laisseront donc pas enfermer dans ce grossier piège. Signalant par ailleurs que les prisonniers politiques palestiniens libérés hier se sont livrés publiquement à un geste hautement symbolique. En descendant des bus qui les ramènent dans la bande de Gaza, ils ont fait le signe de la victoire et jeté rapidement aux flammes les sweat-shirts dont ils ont été affublés spécialement par leurs geôliers. Pour ce nouvel échange d’otages israéliens à Gaza contre des détenus palestiniens, l’autorité pénitentiaire israélienne a imposé aux prisonniers relâchés le port d’un nouveau haut blanc frappé de l’étoile de David et du logo des prisons au dessus d’un slogan en arabe : « Nous n’oublions pas et nous ne pardonnons pas ». Arrivés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, nombre d’entre eux ont jeté ce survêtement au sol et y ont mis le feu, devant l’hôpital européen. Du brasier des panaches de fumée noire s’élèvent au-dessus de la foule venue les accueillir. Ne pas pardonner et ne pas oublier, certes. Mais ça dépend par qui et contre qui. A méditer…
El Ghayeb Lamine