Parfaite organisation dans les mosquées, anarchie sur les plages…
Conformément aux instructions du Premier Ministre, Abdelaziz Djerad, certaines mosquées ont été autorisées à rouvrir le 15 août dernier.
En effet, seulement 4000 mosquées réparties sur le territoire national répondent aux conditions de prévention exigées car pouvant accueillir plus de 1000 fidèles.
De plus, les fidèles ne peuvent accomplir, pour l’instant, que les prières du Dohr, Asr, Maghreb et Icha, à l’exception du vendredi ou la prière du Dohr est interdite pour le moment.
À l’entrée de la mosquée, les fidèles sont pris en charge par des volontaires qui vérifient le port de la bavette par tous.
Suite à cela, tous sont soumis à une prise de température et à la désinfection des mains. Des bavettes et tapis de prière sont distribués gratuitement pour ceux ayant oublié les leurs.
Dans la salle de prière, un marquage est fait préalablement afin de respecter la distanciation sociale.
Les salles d’ablution sont fermées afin d’éviter tout contact. Pour la même raison, les copies du Saint-Coran sont également indisponibles au public. Enfin, une désinfection des lieux est opérée chaque soir.
Un réel respect des consignes de sécurité a été observé par les prieurs. Tous semblent prendre conscience de la situation sanitaire et respectent tant la distanciation sociale que le port de la bavette.
Dans une de ses déclarations, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, a affirmé que « la reprise de la prière du vendredi ne dépend que de la conscience collective des citoyens », au sein des lieux du culte.
Allons-nous dans ce cas, vers une autorisation à faire la grande prière du Vendredi ?
Concernant les plages, il n’en est pas de même. En effet, les plages et espaces de détente ont également été autorisés à rouvrir le 15 août dernier.
Les Algériens attendaient cette nouvelle avec impatience ; cependant, les consignes de sécurité ne sont en aucun cas respectées. En effet, le gouvernement était tenu de « prendre les mesures qui s’imposent pour un accès graduel à de tels espaces, qui tiennent compte, là aussi, de l’impératif du respect des conditions sanitaires ». rapporte l’APS.
Les services de sécurité avaient donc pour mission de veiller au respect de la distanciation sociale par les baigneurs, ainsi qu’au port du masque, obligatoire en public depuis le 24 mai.
Malgré cela, les estivants se sont tous précipités vers les plages, provoquant des foules d’individus indomptables. D’autant plus que les baigneurs ne respectent aucunement les gestes barrières, et nul ne prend en compte l’obligation du port du masque.
Comme si cela ne suffisait pas, les plages continuent d’être salies par les estivants. En effet, rien n’a changé depuis la saison dernière, l’odeur, les paysages sont gâchés par ces incivilités. Des milliers de bouteilles en plastique, des couches usagées enfouies dans le sable, des sachets en plastique …
Ce phénomène a également eu lieu hier, après l’ouverture de la plage Club des Pins, jusqu’alors interdite au grand public. Des photos ont été prises le soir après le départ des nouveaux venus, affichées sur les réseaux sociaux, démontrant les comportements incivils des baigneurs.
Rappelons que le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune avait autorisé la réouverture des lieux de détente comme la plage, sous réserve d’un respect des règles de prévention. Les plages risquent-t-elles donc d’être fermées à nouveau en raison du chaos provoqué par leur réouverture ?
Lylia Dorsaf Nedjar