Partenariat économique algéro-turc : Un enjeu stratégique
Le partenariat économique algéro-turc s’est notablement renforcé ces deux dernières décennies et il est probablement appelé à connaître un nouvel essor à en croire tous les indicateurs en place. Le fait que le chef de l’Etat se déplace à Ankara, accompagné d’une délégation du patronat algérien, peut être considéré comme étant l’un de ces éléments les plus probants. En Turquie, plusieurs sources médiatiques qui avaient annoncé cette visite mettent d’ailleurs en exergue le volet économique parmi les dossiers qui seront étudiés par les deux parties. Elles évoquent aussi une rencontre prévue avec le Forum des hommes d’affaires turcs. L’objectif évident est d’aller plus loin dans les échanges économiques et les opportunités d’investissement en Algérie. Plus loin veut dire aussi dépasser qualitativement la présence économique turque en Algérie qui « s’est remarquablement renforcée » au cours des deux dernières décennies, comme l’a révélé en Avril dernier l’ambassadrice de Turquie en Algérie. Mahinur Ozdemir Goktas a fait ce constat lors d’une rencontre organisée, qui s’est tenue entre les patronats turcs (Musiad-Algérie) et le Conseil mondial des affaires turques (DTIK Algérie). Elle a aussi qualifié ces investissements de « stratégiques prioritaires » ce qui renvoie d’une manière directe à la nature des relations bilatérales qu’entretiennent les deux pays. Des relations « stratégiques », mais aussi sereines qui ont permis une présence constante aux sociétés turques en Algérie dans des domaines pluriels. Il est important de revenir sur l’évolution et l’extension de cette présence telle que décrite par l’ambassadrice. Alors que moins d’une dizaine de sociétés turques se trouvaient présentes sur le sol algérien durant les années 2000, elles sont 1400 aujourd’hui, ce qui place l’Algérie au septième rang des pays dans lesquels la Turquie investit le plus à travers le monde. Ce statut lui octroie également, la première place sur le continent africain. « Le volume des investissements directs turcs en Algérie » a de ce fait augmenté de façon à atteindre « cinq milliards de dollars, générant ainsi 30 000 postes d’emploi ». Musiad-Algérie (Association des industriels indépendants et des hommes d’affaires) et le Conseil mondial des affaires turques (DTIK Algérie) ont, à la même occasion, invité les investisseurs turcs à être encore plus présents en Algérie. Les rencontres qui se dérouleront à Ankara en marge de la visite présidentielle permettront très certainement d’en savoir davantage sur le sujet.
Amel.Z