Le Rif, réputé frondeur depuis toujours, continue de militer plus que jamais en faveur de son indépendance. Son combat est largement catalysé et boosté par la nature prédatrice et antisociale du régime makhzenien. C’est en gros ce qui ressort de l’entretien accordé ce samedi à nos confrères d’ECS par Radwan Al-Rifi, porte-parole officiel du Paeti National Rifain, et membre de sa sirection nationale.
A l’entame de cet entretien, ce responsable politique commence par mettre les points sur les « i », à savoir, le Rif n’a jamais fait partie du Maroc.
Il convient de noter que le Rif a une longue histoire de lutte pour l’indépendance, puisque la République du Rif a été créée en 1921 sous la direction d’Abdel Karim Al-Khattabi, déclarant son rejet de l’occupation espagnole et son indépendance de la protection.
En 1926, l’alliance militaire française et espagnole, avec l’aide de l’armée du sultan marocain, a lancé une campagne utilisant des armes internationalement interdites qui a conduit aux massacres, aux meurtres et au déplacement de milliers d’habitants. Depuis lors, les campagnes ont été assiégées et marginalisées avec des vagues de répression des soulèvements populaires dont les campagnes ont été témoins de 1958-1959 à 2015 », détaille par ailleurs la même source.
Et de rappeler que « le Parti national Rifain a été fondé en 2021 en Europe, plus précisément en France, par des militants des campagnes dans le but de retrouver l’indépendance, et il travaille dur pour renforcer sa position internationale ».
Le parti a annoncé sa présence publique à Bruxelles en 2023, et dispose de représentations dans plusieurs pays européens. Il a également ouvert un bureau diplomatique en Algérie début 2023, tel que relevé par notre presse locale au moment de cette ouverture. En novembre 2023, une délégation du parti s’est rendue en Afrique du Sud à l’invitation du Parti du Congrès national au pouvoir, ce qui représentait une reconnaissance officielle du droit des rifaine à la liberté et à l’indépendance.
Le Parti national du Rif estime que le renforcement des relations avec le Front Polisario est une nécessité inévitable avant qu’une mesure diplomatique audacieuse puisse être prise. M. Redouane Al-Rifi a déclaré : « Nous pouvons aider nos frères sahraouis, et ils sont également en mesure de nous soutenir pour accéder à l’indépendance. » A travers cette alliance, le parti cherche à exploiter l’élan politique pour représenter les campagnes dans les forums internationaux et faire entendre la voix des populations rurales et leur désir de retrouver leur indépendance. La montée en puissance de ces deux mouvements indépendantistes promet de faire voler en éclat le royaume chérifien, protectorat de la France, et créé par le maréchal Hubert Lyautey.
Cette disparition représenterait une aubaine pour les peuples sahraoui, rifain et marocain, mais aussi pour les pays voisins, qui se plaignent de ses complots, de son expansionnisme et de sa trop grande promiscuité d’avec l’entité israélienne.
El Ghayeb Lamine