– Une rencontre au sommet entre deux chefs d’Etats se prépare longtemps à l’avance. Elle est réglée, calibrée, millimétrée. Les éléments de langage, les arguments des uns et des autres, sont pesés, soupesés, confrontés, par des conseillers, des sherpas, sur fond de préparatifs menés par des professionnels rompus aux pratiques protocolaires. Cela est encore plus vrai quand il s’agit de deux grands pays, comme le sont l’Afrique du Sud et les Etats-Unis d’Amérique.
– Depuis le temps que je couvre et suit ce genre d’évènement, je ne le sais que trop. Ça en devient même « barbant » pour tout journaliste féru de sensationnels, d’hommes mordant les chiens au lieu de chiens mordant les hommes.
– Oui, mais avec Trump II, les choses sont en train de changer du tout au tout. De basculer vers un domaine où le surréalisme le plus fou le dispute aux rebondissements théâtraux et spectaculaires. Après Zelensky, humilié publiquement dans le bureau ovale de ma Maison Blanche qui, du coup en devient aussi noire que les sombres pensées ruminées par Trump ; après l’épisode Zelensky, le Rubicon a été franchi lorsque le président Trump a sorti un fake-new laissant entendre que le Africaners, (qui sont les ex-suprématistes blancs d’Afrique du Sud et d’ex-Rhodésie et Zimbabwe), seraient en train de se faire « génocider » au pays de Madiba.
– Même pas besoin de chercher à savoir si les conseillers protocolaires, diplomatiques et politiques étaient informés à l’avance de ce gravissime dérapage.
– Oui, même pas besoin de savoir. Inutile d’opposer des arguments rationnels face à un fou qui est convaincu qu’il est le seul à être raisonnable face à une planète entière emportée par des éléphants rose, se baladant en tutus sur des nuages arachnéens.
– Le pire, c’est que les médias occidentaux, occidentaux, pour ne pas admettre que Trump a tenté de se venger de Pretoria à cause du courageuse attitude sur le génocide (vrai celui-là) à Gaza, a tenté de le faire passer pour un raciste primaire.
– Une sorte d’Africaner, comme le papa de Musk en somme ?
– Wana aâreft.
Mohamed Abdoun
N.B :
Dans une scène qui a suscité une large controverse, et c’est le moins qu’on puisse dire, le président américain Donald Trump a révélé ce qu’il a décrit comme des « scènes de génocide en Afrique du Sud » lors de sa rencontre avec son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa.
Mais la surprise a été que les images qu’il a montrées étaient des extraits d’une vidéo de Reuters filmée en République démocratique du Congo, et non en Afrique du Sud.
A rappeler que toute cette manœuvre et mise en scène avait pour objectif de punir l’Afrique du Sud pour sa position antisioniste.
Bien sûr, cette grossière mise en scène s’est retournée contre son géniteur. Plus personne ne voudra prendre le risque de rencontrer Trump à la Maison Blanche.
Ce dernier s’isole, comme l’est son protégé, Benyamin Netanyahu, vrai génocidaire celui-là, et objet d’un mandat d’arrêt international.