(Pas de) Tehlab
– Yen a qui n’ont franchement pas froid aux yeux.
– Je ne suis pas sans savoir que ce genre d’énergumènes sont légions, mais mon petit doigt me susurre à l’oreille que dois viser quelqu’un de précis quand tu te mets à pester de cette manière. Allez, vide ton sac…
– T’as raison. L’objet de mon dépit et de ma colère, c’est Mohamed VI. Sa dernière lettre adressée à Cheikh Niang, président du Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, est un florilège d’hypocrisie, de mensonges et de mauvaise foi.
– Je sais ce que vaut et ce que fait ce roi prédateur et épicurien, mais explique quand-même…
– Bah, il ose défendre (en paroles creuses bien sûr), la préservation du statut juridique et culturel de la ville sainte d’Al Qods.
– Dis, n’est-ce pas lui qui préside le Comité Al Qods, tout en « collaborant » -non le mot est fort bien choisi, en dépit de son caractère péjoratif- avec l’armée d’occupation sioniste ?
– Tout à fait. C’est bel et bien lui.
– N’est-ce pas lui aussi qui se fait aider de cette même armée sioniste pour garder sous le joug colonial un autre peuple arabo-musulman, les Sahraouis en l’occurrence ?
– C’est encore lui, oui.
– Dans sa lettre, il est plus blessant que plaisant de relever que Mohamed VI qualifie la question palestinienne de « plus ancienne de toutes ». Et je souligne au passage qu’il n’ose pas parler de « conflit », mais seulement de « question », afin de ne pas gêner ses maitres et complices sionistes.
– Si je te dis que le front Polisario, en organisant son XVIe congrès dans quelques semaines, soufflera en même temps sa cinquantième bougie, quel sera le second plus vieux conflit de la planète ?
– Wana aâreft…
Mohamed Abdoun