Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies :
«On doit s’engager à construire ce système décarboné »
«Notre monde vit d’énergies fossiles, croire qu’on va changer le système en une nuit, ça ne marche pas», a déclaré Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies sur franceinfo. Sur sa présence à la COP27, M. Pouyanné a précisé que «le fait d’être présent à la COP est un signe qu’on prend les choses sérieusement. Si je suis présent c’est parce que je pense qu’il faut faire face aux problèmes ». Et d’ajouter : «on sait bien que les énergies fossiles font parties des problèmes. Je crois fondamentalement qu’on fait partie des solutions. On a les moyens d’éliminer les émissions de méthane, on a les technologies, c’est à nous de le faire ». Pour M. Pouyanné, « la réalité d’aujourd’hui c’est que nos citoyens, nos compatriotes, veulent tous du gaz, de l’énergie tous les jours. Donc, il y a une espèce de contradiction entre le court terme et le moyen terme. À nous de trouver le bon équilibre entre les deux».
Par ailleurs, le même responsable indique que «si on arrête de faire des nouveaux champs pétroliers et gaziers, on a un déclin naturel de la production de 4% à 5% par an. La demande d’énergie ne décline pas de 4 à 5%. On continue à rouler avec des voitures à moteurs thermiques. Donc, si on arrête de faire notre métier, il n’y aura pas assez de production et les prix vont continuer à monter et tout le monde va être en colère ». Même l’Agence internationale de l’énergie « nous appelle à produire plus pour l’année prochaine ».
Aux de M. Pouyanné, «c’est vraiment la contradiction. Nous sommes d’accord avec l’Agence internationale de l’énergie sur l’objectif à horizon 2050. Il sera temps, lorsque la demande va baisser, qu’enfin les véhicules électriques viendront progressivement dans nos vies quotidiennes, d’arrêter d’investir dans le pétrole ».
Dans ses déclarations, M. Pouyanné souligne que les acteurs commeTotalEnergies, devront s’engager « à construire ce système décarboné et en même temps notre mission est de fournir au consommateur l’énergie qui le fait vivre aujourd’hui. Voilà le challenge, plein d’opportunités, auquel nous devons faire face ».
Mohamed Ait S