Patrick Sevaistre, Président de Commission au sein du CIAN :« L’ambition de la francophonie économique doit être globale »
«La francophonie économique ne doit pas se limiter à améliorer les chances de faire des affaires en français, avec ici ou là des clubs d’affaires accrochés au hasard de rencontres personnelles et de relations individuelles », affirme Patrick Sevaistre, Président de la Commission « Institutions européennes » du Conseil français des investisseurs en Afrique.
L’ambition de cette stratégie, explique-t-il, «doit être globale. Celle-ci doit se traduire par la création de nouveaux outils francophones d’influence, avec une culture de la guerre économique qui en finisse avec une gestion de la francophonie trop marquée par la culture politique française, selon laquelle sphère publique et privée poursuivent des logiques opposées».
Dans une contribution au dernier numéro de « Visions d’Afrique » dont une copie nous a été transmise, M. Sevaistre relève que la Francophonie économique, dans cette stratégie, doit également «renforcer une sphère d’influence, notamment à partir du droit continental et des normes en vue d’instaurer union juridique et normative francophone».
Aux yeux du spécialiste, continuer «à promouvoir la francophonie économique avec les institutionnels mais sans les entreprises, c’est rester dans l’incantation et le concept restera creux ».
Les entreprises, enchaîne le même responsable, «ne s’intéresseront sérieusement à la francophonie économique qu’à partir du moment où elles y trouveront un intérêt, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ».
Ces entités «y trouveront un intérêt à partir du moment où la France fera de la francophonie offensive un objectif de premier plan de sa stratégie d’influence – non pas pour promouvoir les intérêts français – mais pour mettre en place une communauté d’intérêt qui profite à tous les francophones ».
Mohamed Ait Said